N°105 Janv/Fév 1984 - Dom Guéranger et son année liturgique, Dom Gérard. La vérité sur Fatima

Mon itinéraire vendéen jusqu'à "La Petite Histoire", d'Henri Servien
Dès mes premières années j'étais passionné par l'Histoire mais je détestais la Révolution : les têtes coupées, les sabres, les piques et surtout la populace haineuse et débraillée me faisaient horreur. L'assassinat du gouverneur de la Bastille de même que le massacre des Suisses m'indignaient et je n'ai jamais compris comment un peuple civilisé pouvait adopter comme hymne national les hurlements sauvages de la Marseillaise, véritable appel au meurtre : "Ce sang impur qui abreuve nos sillons" me soulevait le coeur. Bref comme mon compatriote Pierre Mauroy se dit biologiquement socialiste je suis biologiquement contrerévolutionnaire.
Et pourtant si je rêvais de stratagèmes pour délivrer la famille royale prisonnière, si j'étais amoureux de Charlotte Corday, je dois avouer, à ma grande honte, que tout jeune je n'avais que peu de connaissances sur la Vendée et la grandeur sublime de cette épopée populaire, paysanne et chrétienne m'échappait complètement.
Avec le recul du temps j'attribue cette lacune à l'excessive discrétion des manuels d'histoire, même dans l'enseignement catholique sur ce fait historique pourtant capital pour la défense de la religion et aussi à l'esprit centralisateur qui sévit dans l'enseignement en général : tous les événements de l'Histoire de France sont expliqués et commentés dans une optique parisienne et les grands mouvements spécifiquement provinciaux sont présentés comme secondaires.
Pour découvrir les guerres de Vendée il fallait que je découvrisse la Vendée elle-même. Cet important moment de ma vie se situe en 1942.
Ce fut l'éblouissement, la révélation, le chemin de Damas. Je me souviens de ce logis vendéen où j'étais reçu et de son entrée d'une simplicité monacale : vieux carreaux rouges au sol et murs blanchis à la chaux avec dans un angle, comme unique ornement , un buste en marbre de Louis XVI entouré de faisceaux de drapeaux blancs, authentiques témoins de l'époque. J'en eus le souffle coupé !
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