N°290 Avril 2001 - Le onzième commandement par André Rossfelder

Les Français d'Algérie et le "11 commandement" 

Une personnalité et une oeuvre exceptionnelles
Tout est exceptionnel chez André Rossfelder : son talent littéraire, qui a déjà été reconnu et couronné il y a juste un demi-siècle, et toutes les recensions déjà parues qui se sont accordées sur le fait qu'il s'agissait d'un livre superbement écrit ; son intellect, la pertinence de ses analyses et la profondeur de sa réflexion ; son extrême sensibilité, sans laquelle l'émotion du lecteur ne saurait être animée ; l'amour qu'il porte à notre ancienne province française et enfin les aventures extraordinaires qu'il a vécues sur plus de vingt-cinq ans et qui lui ont fait si souvent frôlé la mort.
Le Onzième commandement, que Yahweh n'avait pas dicté sur le Mont Sinaï, peut-être parce qu'il était déjà implicitement pratiqué par toutes les sociétés humaines, se trouve dans l'impératif de solidarité : "Tu seras fidèle aux tiens, surtout quand la nation les diffame et les oublie". Et il est vrai que cet impératif, son affaiblissement, son dépérissement sous-tendent profondément et dramatiquement tous les événements que la France et son membre algérien ont eu à souffrir pendant la période couverte par ce récit, qui va des années trente aux années soixante. C'est une période historique d'une importance capitale, avec la Seconde Guerre mondiale, la plus grande défaite militaire française de l'histoire, l'Occupation, l'Epuration ; puis l'épanouissement apparent de notre Algérie française, et enfin son agonie et les soubresauts post-mortem qui ont encore agité la France meurtrie et plus que jamais vieillie.
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