Voilà l'histoire de son pays écrite par un partisan, voilà l'histoire d'Angleterre écrite avec passion et partialité. Voilà l'histoire d'un patriote qui définit le patriotisme comme le lien sacramentel et indissoluble unissant un homme à son peuple, d'un Michelet anglais et chrétien.
L'histoire d'Angleterre vue par Chesterton, c'est d'abord l'histoire d'un peuple, quand les peuples avaient encore une histoire, et c'est aussi l'histoire du Peuple auquel on a confisqué son histoire et à qui l'on a ôté ses dieux. Une histoire, c'est donc d'abord des guerres, des soulèvements, des émeutes, bref tout ce qui donne sel et gloire à la vie. Les peuples heureux, c'est bien connu, n'ont ni guerre, ni révolution, ni gloire, ni histoire. Ils font des affaires et du commerce.
L'Angleterre n'a pas toujours été une île et un club. Elle l'est devenue à la Réforme qui vit la naissance du capitalisme et la spoliation des monastères par une aristocratie ci-devant militaire en passe de devenir oligarchie. Chesterton veut rattacher l'Angleterre à la romanité et à la catholicité. L'Angleterre s'est germanisée à la Réforme, il faut revenir à Rome et au Moyen Âge.
Son programme est aristophanesque : une fédération paysanne de guildes et de corporations, car tout le mal vient des cités. Comme Platon, il se méfie des États commerçants et maritimes. Sauf les échanges indispensables, son idéal est agricole et autarcique. Les droits du citoyen et l'exercice de ces droits, le minimum de disparité entre riches et pauvres, la sécurité, l'indépendance, tout exige que l'État soit petit. Un peuple de soldats laboureurs, car en régime républicain les citoyens sont aussi des soldats. A côté de lui marchent chez nous les ombres prestigieuses de Veuillot, de Barbey, de Drumont, de Bloy, de Péguy et de Bernanos.
Gérard Joulié
La sève de son pays . .----. Par un large survol de son histoire, Chesterton décèle la sève si puissante de son pays. Il tente ainsi d'indiquer par quelle voie l'Angleterre pourrait retrouver le bonheur et la sagesse tels qu'il les désire passionnément . .----. .********. .----. POUR QUI CE LIVRE ? Pour étudiants et adultes. [ numéro 160 - juin 2012 de " Plaisir de Lire " ( 31 rue Godot de Mauroy - 75009 - Paris ) le numéro : 7,10 euros ; l'abonnement : 28 euros ].
Plaisir de Lire . - 02/02/2015
- ISBN : 9782825141526
- Titre : Une brève histoire de l´Angleterre
- Auteur : CHESTERTON (Gilbert Keith)
- Editeur : L'AGE D'HOMME (EDITIONS)
- Collection : REVIZOR
- Nb Pages : 192
- Présentation : Broché
- Epaisseur : 19
- Largeur : 124
- Hauteur : 189
- Poids : 0.23Kg
Gilbert-Keith CHESTERTON (1874-1936)
Gilbert-Keith Chesterton, né à Londres le 29 mai 1874, est un écrivain catholique, brillant journaliste, qui a publié des études littéraires et philosophiques, des nouvelles et des romans.
"Optimiste, ami de la vie, écrivent MM. Legouis et Cazamian, il raille fougueusement les erreurs modernes dont la santé franche et joyeuse est victime : les aigreurs puritaines, la morbidité pessimiste, l'inquiétude d'esprits qui ont perdu, avec la foi, l'équilibre de leur être, et surtout la maladie la plus grave de notre siècle, la manie raisonnante des intelligences déréglées." Ses ouvrages tirent de là leur signification : La Sphère et la croix ; Orthodoxie ; Les Crimes de l'Angleterre.
ll est décédé le 14 juin 1936 à Beaconsfield.
(Extrait du livre de l'abbé Louis Bethléem : "Romans à lire et romans à proscrire", édition de 1925. Nous y avons ajouté la date de son décès).
"Apologiste à coup sûr, mais d'une espèce à part : jamais abstrait, ni grave, ni docte, jamais superficiel non plus, cet esprit pénétrant et singulier a réalisé ce paradoxe de mettre l'humour au service de la foi". Joseph de Tonquédec
"Parler de lui, c'est évoquer l'image d'un polygraphe assailli par une demi-douzaine de muses ; d'un jongleur de Notre-Dame, dont les cabrioles étaient devenues un peu automatiques, dont l'humour s'était fait laborieux, mais aussi d'un univers dominé par la Croix.. Ce Jupiter tonnant, cet Anglais typique, malgré le sang français aimait la bière, la bonne chère, les cigares, haïssait l'hypocrisie, la tyrannie, la ploutocratie, et se regardait lui-même avec une humilité de saint, avec un houssement d'épaules. Il avait trop crevé de baudruches, brisé trop d'idoles, fracassé trop de dessus de pendules pour se dresser lui-même sur un piédestal." G. M. Tracy
Ces deux citations sont extraites du Dictionnaire des Auteurs de Laffont-Bompiani (Bouquins).
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