quid ? Que faut-il penser de cet auteur proche de l'abbé de Tanouarn et du célèbre Sernine ?
jean - 21/11/2014
Un militant ... .----. Personnellement, je ne suis pas fan des romans de Jean Fontenoy, mais je suis admiratif de son parcours d'homme. Car Fontenoy, c'est Malraux fasciste, en aussi opiomane mais en moins mythomane ! Né dans la Brie d'un milieu modeste ( comme Bardèche ), il devient journaliste pour l'agence Havas ( où il croise un certain Pierre Andreu ) grâce à son don des langues ( russe, chinois ), notamment en URSS, en Chine, bref un vrai reporter digne de Béraud et de... Tintin ! Mais Fontenoy, c'est aussi une sensibilité artistique réelle ( il a côtoyé des dadaïstes dans sa jeunesse, Cocteau, le poète Maïakovski en Russie ) et une qualité de plume, un militant ( ex-communiste déçu, il a rejoint le PPF du grand Jacques Doriot puis le MSR et le RNP sous l'Occupation ), un soldat politique ( en Finlande contre les Rouges- par -50° où il sera grièvement blessé par un éclat d'obus -, à Berlin contre les mêmes - où il se suicidera en 1945 ) et, last but not least, un amateur de jolies femmes. Grâce à un travail patient et très précis, agréablement et clairement écrit, Philippe Vilgier nous déroule toute la riche vie de cet aventurier politique comme on les aime ( on pense à Saint-Loup évidemment! ). Brasillach disait de Fontenoy : " Il a l'air tantôt d'un paysan briard, tantôt d'un Oriental, avec ses yeux bridés, sa figure tannée ( ... ) Il aime à circuler à travers les bagarres de notre époque, les mains dans ses poches, les yeux partout où il ne faut pas, et très silencieusement amusé ( ... ) C'est le plus curieux personnage que j'aie rencontré." Un personnage à (re)découvrir! ( signé PG dans le " BULLETIN DE L'Association des Amis de Robert Brasillach", n° 132 - automne 2014 - informations en écrivant à ARB - case postale 3763 - CH - 1211 Genève - Suisse ).
Bulletin des Amis de Robert brasillach - 23/11/2014
Réponse à votre question ? J'ai rencontré l'auteur à Chiré pour la journée chouanne 2014 . Il m'a fait très bonne impression, sa femme est Anne Le Pape qui vient de publier un " Brigneau " très intéressant .
Le contrerévolutionnaire de service . - 25/01/2015
Un solide travail ! .----. Le personnage de Jean Fontenoy fut sorti de l’oubli l’an passé parle récit romancé de Gérard Guégan (prix Renaudot), évoqué dans le n° 54 de La NRH par Philippe d’Hugues. Or, depuis de nombreuses années un historien, Philippe Vilgier, travaillait à rassembler des informations incontestables sur le personnage. Le résultat est un solide travail qui met en évidence les qualités de grand journaliste aventureux que fut Jean Fontenoy. Élève brillant au lycée, mais de tempérament révolté, attiré plus tard par le communisme, il s’oriente par hasard vers Langues O en y entrant par la petite porte. Un choix qui révèle ses aptitudes de polyglotte bientôt exploitées par l’agence Havas. Celle-ci l’expédie à Moscou, en plein mystère rouge. Il en reviendra en 1927, partiellement vacciné contre le communisme.
Havas l’envoie alors à Shanghai, en pleine effervescence. C’est le début de la grande aventure chinoise rêvée par Malraux : seigneurs de la guerre, menées américaines et soviétiques, sans compter un peu d’opium pour soigner les nerfs… À son retour en France, en 1931, Fontenoy rapporte l’un de ses meilleurs livres, Shanghai secret, puis il continue de voyager, en Allemagne notamment. En 1937, définitivement brouillé avec les communistes, il rejoint Doriot pour quelque temps. Ensuite viendra sa participation fameuse à la guerre d’hiver en Finlande.
Après l’armistice de 1940, il sert tout d’abord d’intermédiaire entre Pierre Laval et son ami Otto Abetz qui étendra longtemps sa protection sur lui. Retour à son métier de journaliste dans la presse de la Collaboration, en attendant de participer quelques mois à la première aventure de la LVF, puis de revenir au journalisme. À la fin de 1944, on le retrouve du côté de Sigmaringen, avant qu’il ne rejoigne Berlin pour y mourir volontairement peu avant le crépuscule du Ille Reich. On a dit que Malraux avait envié un tel destin. Cela se comprend ! [ Guy Chambarlac dans : Nouvelle Revue d’Histoire, n° 62, septembre-octobre 2012 ]
Nouvelle Revue d’Histoire (NRH). - 11/02/2019