Les artistes contemporains les plus médiatiques sont capables de tout sauf de peindre, de sculpter ou de graver. A en croire la terminologie officielle, ils "installent", "conceptualisent" et "subvertissent" ; allant jusqu'à "détourner" tous les objets du quotidien, déchets compris. De cet ensemble disparate, l'on ne retiendrait qu'un effet de mode, qu'un caprice du goût assez anodin, s'il n'obéissait à une véritable "révolution culturelle" soigneusement institutionnalisée : visant à éradiquer les arts plastiques traditionnels au motif qu'ils seraient dépassés et donc voués à disparaître.
Aussi n'est-ce pas un hasard si les réalisations contemporaines qui "revisitent" les oeuvres majeures du patrimoine culturel en effacent systématiquement la facture d'origine. De quoi remettre en cause la thèse du déclin historique au profit du scénario rigoureusement inverse : c'est bien d'un complot planifié en haut lieu, aux puissantes motivations mercantiles, que meurent la peinture, la sculpture et la gravure.
Tout aurait commencé voici trente ans. Trois artistes ont uni leurs efforts pour explorer le progrès d'un insidieux travail d'endoctrinement aux répercussions sans précédent sur la théorie et le marché de l'art. Une salutaire opération de dessillement.
Aude de Kerros, Marie Sallantin et Pierre-Marie Ziegler, formés dans la grande tradition des arts plastiques, ont signé de nombreuses publications critiques.
Roborative démystification .----. Ecrit par trois artistes, cet essai met en lumière tous les mécanismes qui ont porté aux nues, depuis trente ans, l'art conceptuel, confondu à tort avec la totalité du champ de la création contemporaine, tandis que la peinture et les arts plastiques traditionnels étaient relégués aux oubliettes. Loin d'être liée à un déclin historique inéluctable, cette éviction de la peinture, de la sculpture et de la gravure résulte de décisions prises en haut lieu, soulignent les auteurs, notamment des achats massifs effectués par l'Etat, le plus souvent au bénéfice d'artistes vivant et travaillant à l'étranger. A cela s'ajoute la prolifération d'installations et autres dispositifs vampirisant notre patrimoine, désormais instrumentalisé à des fins marchandes. Une salutaire et roborative démystification. ( signé Noëlle Joly - "Spectacle du Monde", numéro 613 - juillet-août 2014 ).
Spectacle du Monde . - 26/10/2014
- ISBN : 9782363710444
- Titre : Années noires de la peinture 1983-2013 - Une mise à mort bureaucratique ?
- Auteur : KERROS (Aude de)
- Editeur : PIERRE GUILLAUME DE ROUX (EDITIONS) (PGDR)
- Collection : PGDR EDITIONS
- Nb Pages : 216
- Présentation : Broché
- Epaisseur : 16
- Largeur : 125
- Hauteur : 195
- Poids : 0.23Kg
Aude de KERROS
L'oeuvre gravé de Aude de Kerros comprend un corpus de cinq cents eaux-fortes, rassemblant neuf cycles de gravures, liées par une même quête de la forme et du sens. Elle a également un important œuvre peint. Son intense participation à la vie artistique française a fait d'elle une observatrice attentive des grandes métamorphoses de l'art de ces dernières décennies. Elle en a transcrit les moments importants dans de nombreux articles et écrits et livres dont l'"Art Caché - Les dissidents de l'Art contemporain" aux Editions Eyrolles, 2007, réédité en 2013, "Sacré Art Contemporain - Evêques, inspecteurs et commissaires" aux Editions Jean Cyril Godefroy, 2012. "1983-2013 - Les Années noires de la peinture, Une mise à mort bureaucratique ?", Ed. Pierre Guillaume de Roux, 2013. Elle y esquisse la toile de fond historique et idéologique de l'art de ce demi-siècle.
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