La Faucille et le Croissant - Islamisme et Bolchevisme au congrès de Bakou
MALLIARAKIS (Jean-Gilles)
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En septembre 1920, sur les bords de la mer Caspienne, s'est forgée une alliance étrange entre révolutionnaires marxistes et nationalistes musulmans.
Ce "Premier congrès des Peuples de l'orient" avait été réuni à Bakou, par les bolcheviks, à l'appel du Komintern. Il s'agissait de donner une base stratégique à une révolution, certes victorieuse en Russie, mais qui n'avait pas réussi à s'exporter en Europe. Quelques jours à peine avant le Congrès elle avait échoué en Pologne.
A défaut de se développer à l'ouest, Lénine et ses camarades entreprirent de s'allier à l'est aux nationalistes musulmans, de se servir de leurs luttes et de les enrôler sous leur bannière.
Béla-Kun, chef des révolutionnaires hongrois, mondialement connu mais que sa défaite en 1919 avait contraint de se réfugier à Moscou, justifierait le nouvel impérialisme russe.
Zinoviev, orateur enflammé, faisait figure de président de l'Internationale. C'est lui qui proclamera dans son discours inaugural : "Nous vous appelons à la guerre sainte, à la guerre sainte tout d'abord contre l'impérialisme anglais !"
Le compte rendu du Congrès note alors que cette proclamation du djihad fut suivi d'un tonnerre d'applaudissements. Tumulte. Les assistants se lèvent en brandissant leurs armes. Pendant un assez long moment l'orateur ne peut pas continuer son discours. "Faisons appel, dira-t-il enfin, au souvenir de Gengis-Khan et des conquérants, les grands califes musulmans !"