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Ces 12 papes qui ont bouleversé le monde

Référence : 102932
1 avis
Date de parution : 27 août 2015
EAN 13 : 9791021003286
Nb de pages : 384
21.90
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Description
Comment juger si un pape a bouleversé le monde ? Faut-il mesurer son pouvoir spirituel ? Prendre en compte l'histoire de l'Église ou celle du monde ? En admirer le faste ou l'humilité ? Doit-il être un prophète, un homme d'État, un mécène ou un penseur ? Depuis l'apôtre Pierre jusqu'à François, ils ont été 266 à occuper la charge suprême à la tête de l'Église catholique. Dans l'histoire de la papauté, l'auteur a retenu douze souverains pontifes dont les actions et les convictions ont changé l'Histoire. Douze papes qui au cours des crises, des mutations et des renaissances que l'Église a vécues se sont battus pour la liberté, ont résisté aux autoritarismes ou ont joué le rôle d'arbitre entre les princes et les États. Si certains ont su trouver la reconnaissance de leurs contemporains par leurs réformes, d'autres ont échoué. À l'heure où le pape François bénéficie déjà d'une popularité incontestable, Christophe Dickès engage une réflexion sur le pouvoir des souverains pontifes à travers les siècles et, en examinant leur postérité, il répond à une question essentielle : qu'est-ce qu'un grand pape ? 
Christophe Dickès est un historien et un journaliste français, spécialiste d'histoire des relations internationales et d'histoire du catholicisme contemporain, notamment du Vatican et du Saint-Siège.
TitreCes 12 papes qui ont bouleversé le monde
Auteur DICKES (Christophe)
ÉditeurTALLANDIER (EDITIONS)
Date de parution27 août 2015
Nb de pages384
EAN 139791021003286
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)30
Largeur (en mm)146
Hauteur (en mm)215
Poids (en Kg)0.51
Biographie
Les avis clients
Un livre intéressant, avec une réserve majeure pour la période récente
4/5 reinformation.tv .
.----. Christophe Dickès, historien, auteur catholique connu – il a récemment dirigé (2013) un intéressant Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège –, nous propose aujourd’hui un ouvrage de bonne vulgarisation historique, utile à l’honnête homme ou au curieux soucieux de redécouvrir l’Histoire méconnue et calomniée de l’Eglise : Ces 12 papes qui ont bouleversé le monde. A travers ces douze biographies, relativement brèves sans être indigentes, l’auteur trace une fresque de la papauté, cette institution ô combien essentielle et spécifique aux catholiques. Cette approche est d’une lecture beaucoup plus facile qu’une synthèse générale classique sur le même sujet. Le livre se lit donc facilement. Une abondante biographie est particulièrement appréciable, comme les nombreuses notes. Pourquoi 12 papes ? Choisir « 12 papes » reprend volontairement le nombre symbolique des douze Apôtres. Ils sont de la descendance spirituelle directe du premier d’entre eux, l’Apôtre saint Pierre, le premier pape (33-65). Ces « 12 papes » bénéficient chacun d’à peu près vingt-cinq pages, sur un peu moins de 300 pages de texte central. Le choix, qui comprend nécessairement une part d’arbitraire, paraît globalement fort pertinent. Chacun fournit un éclairage véritable sur son époque. Parfois, l’un ou l’autre de ces papes a effectivement impulsé des changements considérables dans la vie de l’Eglise ou de son temps. Aucun de ces « 12 papes » ne serait donc visiblement un pape mineur, ou un coup de cœur très personnel – choix qui aurait pu de toute façon se justifier – qui n’aurait pas marqué l’Histoire de l’Eglise. Le lecteur regrettera tout au plus quelques absents, de saint Damase (366-384) à Pie IX (1846-1878), en passant par Benoît XIV (1740-1758), absences inévitables du fait de la formule retenue et pertinente en soi. On regrettera tout au plus un sentiment de vide (néanmoins faux) pour les XVIIe et XVIIIe siècle, qui ont eu aussi leurs grands papes. Qui sont les « 12 papes » sélectionnés ? Sont présentés ici saint Pierre (33-65), saint Léon le Grand (440-460), saint Grégoire le Grand (590-604), Grégoire VII (1073-1085), Innocent III (1198-1216), Boniface VIII (1294-1303), Jules II (1503-1513), saint Pie V (1566-1572) , saint Pie X (1903-1914), Pie XI (1922-1939), Jean XXIII (1958-1963), saint Jean-Paul II (1978-2005). Le livre est organisé en périodes : celle des papes fondateurs, soit les trois premiers, celle des papes-rois, soit les quatre suivants, celle des papes spirituels, soit les deux suivants, celle dite des papes universels, soit les trois derniers. Un bon éclairage sur les papes de l’Antiquité et du Moyen-Age Les thèmes évoqués de papes fondateurs, rois et spirituels, sont justes et pertinents. En effet, saint Pierre (33-65), saint Léon le Grand (440-460), saint Grégoire le Grand (590-604), sont des fondateurs : le premier a reçu la Papauté, fondée par Jésus-Christ, de Notre Seigneur lui-même et a établi son siège à Rome et non Jérusalem, Antioche ou Alexandrie, épisode absolument décisif et flagrant- qui doit pourtant être rappelé, Saint Léon le Grand, défend, par sa force spirituelle l’Occident face à Attila, ou l’intégrité de la doctrine catholique face à une dangereuse tentative de synthèse entre vérité et hérésie en Orient, dans l’épisode dit du Brigandage d’Ephèse. Saint Grégoire le Grand achève ce cycle de fondation en construisant de facto l’Etat pontifical, gérant lui-même les affaires temporelles urgentes de l’Italie centrale, confrontée à l’invasion lombarde, que l’Empire byzantin n’est plus à ce moment en mesure de défendre. Saint Grégoire le Grand assure une bonne transition avec les papes-rois. Pape-roi est l’expression consacrée désignant la fonction de pouvoir temporel du pape, ne dépendant d’aucun souverain temporel, pas même de l’Empereur byzantin ou de l’Empereur romano-germanique selon les époques. Grégoire VII impose, non tant de son vivant, mais sur le long terme, l’indépendance politique des papes, et dans toute la mesure du possible, de l’Eglise en général, face au pouvoir politique, même chrétien. Cette volonté d’indépendance s’accompagne de grands mouvements de réforme intérieure, de lutte contre les abus, et de l’imposition effective du célibat des prêtres ; jusque-là, était souvent tolérée l’ordination d’hommes mariés. Innocent III et Boniface VIII poussent très loin la logique de Grégoire VII ; Christophe Dickès soutient, avec des arguments solides, que les voir, comme c’est couramment le cas, en papes théocrates, tenant à gouverner et l’Eglise et le monde, est une erreur courante. Elle n’est pourtant pas chez Boniface VIII totalement absurde. Jules II se contente d’ambitions temporelles au cœur de l’Italie. Son rôle majeur se concentre sur les Arts, avec le mécénat de Michel-Ange – peignant la Sixtine, sculptant son tombeau. L’auteur n’évite pas les difficultés au sujet d’un pontife avant tout politique, et même guerrier… Pas un saint très probablement, mais un pape important dans l’Histoire, certainement. Les parties antiques et médiévales se ressentent de l’influence très positive, et reconnue par l’auteur qui a eu cette élégance en fin d’ouvrage, du professeur Sild. Nous nous permettrons néanmoins une (seule) petite nuance sur cette période. Pour ce qui est de Jules II, comme de ses deux prédécesseurs, Christophe Dickès évite, dans ses explications, d’analyser le sentiment patriotique, sinon national, italien. Il est pourtant dès cette époque assez net, animant une volonté de chasser les Allemands ou Français d’Italie, sans qu’il s’agisse bien sûr d’une doctrine nationaliste au sens du XIXe siècle. Le rôle central des papes spirituels : saint Pie V et saint Pie X Qualifier saint Pie V et saint Pie X de Papes spirituels, dont les pontificats sont centrés sur les questions de la Foi, et de la messe, est éminemment juste. Faut-il envisager toutefois un âge des papes spécifiquement spirituel ? Il est vrai, que, sans renoncer aux principes, espérant un règlement de la question romaine avec les autorités italiennes, saint Pie X n’a plus réclamé de pouvoirs régaliens effectifs sur un territoire spécifique ; mais tel n’a pas été du tout le cas de Pie V, ou de tous ses successeurs jusqu’à Pie IX, voire Léon XIII – pourtant lui aussi déjà « prisonnier du Vatican ». Plutôt qu’un âge de papes « spirituels » problématique, il faut voir surtout l’hommage mérité au pape de la messe, saint Pie V, avec son Missel universel faisant suite aux recommandations du Concile de Trente. De même, saint Pie X a été un excellent pasteur, soucieux de tous les fidèles, y compris les petits enfants, suivant l’exhortation du Christ, en permettant la communion dès l’âge de raison. Saint Pie X a été un homme bon, simple, très accessible, mais conservant toujours sa dignité. Les comparaisons avec le pape François n’étaient pas indispensables ; nous manquons pour le moins de recul historique sur ce dernier pontife. Un optimisme qui devrait comporter davantage de nuances en ce qui concerne l’action des derniers pontifes Associer Pie XI, Jean XXIII et Jean-Paul II sous le vocable de « papes universels », peut surprendre. Pie XI peut certes être qualifié de « pape universel » du fait de son encyclique Quas Primas (1925) et l’institution de la fête du Christ-Roi. Cependant, le récit du règne de cet estimable pontife tend systématiquement vers l’hagiographie, alors qu’il a commis quelques erreurs majeures, dans le domaine politique et non de la Foi, et notamment en donnant la consigne de déposer les armes aux Cristeros du Mexique (1929), massacrés peu après par le pouvoir athée militant et déclaré. La vie politique internationale des années 1930 est expliquée suivant le schéma simpliste des années 1980 opposant totalitarismes et démocraties libérales. En outre ces dernières sont supposées bonnes, ce qui n’est pourtant pas la doctrine du Christ-Roi. Concrètement, un petit catholique italien allant, en 1935, sous le régime fasciste – classé dans les totalitaires – à l’école publique, y recevait de sérieux cours de catéchisme, ce qui n’était absolument pas le cas du petit catholique français – dans le régime libéral. Même si le communisme est évidemment une monstruosité absolue, les choses ne sont pas si simples. Jean XXIII et Jean-Paul II ont indiscutablement marqué l’Histoire de l’Eglise. Ils possédaient des qualités certaines. Mais, dans ces chapitres – notre réserve majeure sur l’ouvrage – l’auteur exagère l’hagiographie, au sens propre. Les points positifs, comme l’anticommunisme de Jean-Paul II, sont justement relevés. Mais les questions difficiles, comme celle de la parfaite continuité de la doctrine catholique depuis Vatican II (1962-1965) ne sont pas posées, ou évacuées en assurant légèrement la parfaite continuité, l’orthodoxie de tout, et absolument tout, ce qui est fort optimiste. Sur les rencontres interreligieuses d’Assise (1986 pour les premières), ce qui ne s’était jamais vu, et qui par leur utilisation médiatique fautive, désinformatrice, mais prévisible, ont jeté le trouble relativiste dans tant de consciences, rien n’est dit, sinon deux lignes pour évoquer positivement cette audace. La confusion de tant de fidèles face aux réformes liturgiques, face aux abus des expérimentations diverses et variées, qui semblent connaître un renouveau sous François, n’est pas du tout évoquée. Dans l’abondante bibliographie, on déplorera l’absence de la revue Itinéraires de Jean Madiran, pourtant fondamentale, ou les livres de Mgr Lefebvre. Les progressistes engagés, sont eux abondamment cités, avec leurs ouvrages militants, comme de Lubac, voire Chenu ou Congar, parmi beaucoup d’autres. Il y a là un net déséquilibre qui nuit à ces chapitres de l’Histoire récente de la papauté. Un livre intéressant, avec une réserve majeure pour la période récente Le livre reste globalement intéressant, avec cette réserve majeure au sujet de l’enthousiasme de l’auteur pour les réformes de Vatican II et leurs suites, que l’on avouera avoir le regret de ne pas partager. Découvrir, ou redécouvrir, les figures majeures de saint Pierre, saint Léon le Grand, saint Grégoire le Grand, Grégoire VII, Innocent III, Boniface VIII, Jules II, saint Pie V, saint Pie X, constitue par contre un itinéraire des plus séduisants. [ signé : Octave Thibault sur : reinformation.tv . le 7 novembre 2015 ]