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Madame Elisabeth - Soeur de Louis XVI - Celle qui aurait dû être roi - Texto - Ed 2016

Référence : 105815
1 avis
Date de parution : 2 juin 2016
Auteur : BERNET (Anne)
Collection : TEXTO
EAN 13 : 9791021019799
Nb de pages : 480
11.00
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Description
Madame Elisabeth, soeur cadette de Louis XVI, meurt à trente ans sur l'échafaud le 10 mai 1794. Dans ce portrait absolument neuf, elle apparaît, dans le tumulte de la Révolution, plus résolue et déterminée que son frère - preuve qu'elle était dotée d'un véritable sens politique. Très jolie, remarquablement intelligente, mathématicienne de haut niveau, dotée d'un caractère affirmé, Elisabeth, après l'échec de plusieurs projets de mariage, décide de vivre à sa guise dans un cercle choisi partageant son goût de la retraite et de l'action caritative.
Critique muette des manières de la reine, ce choix l'isole au sein de la Cour, et même de la famille royale. Lorsque la Révolution éclate, elle choisit pourtant de rester près de Louis XVI, qu'elle juge trop faible. Elle est aussi sans illusion sur sa propre influence, contrecarrée par la jalousie de Marie-Antoinette. Au coeur d'un réseau de renseignement contre-révolutionnaire, elle essaie d'empêcher la catastrophe.
En s'appuyant sur la correspondance de la princesse, celle de ses amis, les mémoires du temps, Anne Bernet débarrasse, pour la première fois, Madame Elisabeth de l'imagerie pieuse qui occulta sa personnalité.  
Historienne et juriste, Anne Bemet est également journaliste. Elle est l'auteur de plusieurs biographies, parmi lesquelles Madame de Sévigné (2009), Clotilde, épouse de Clovis (2005) et Charette (2002).
TitreMadame Elisabeth - Soeur de Louis XVI - Celle qui aurait dû être roi - Texto - Ed 2016
Auteur BERNET (Anne)
ÉditeurTALLANDIER (EDITIONS)
Date de parution2 juin 2016
Nb de pages480
CollectionTEXTO
EAN 139791021019799
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)28
Largeur (en mm)120
Hauteur (en mm)180
Poids (en Kg)0.38
Les avis clients
Toujours incomprise
5/5 L'homme nouveau
.----. Lorsqu’il y a plus d’un quart de siècle, j’évoquais avec mon éditeur de l’époque mon désir d’écrire une biographie de Madame Élisabeth, sœur cadette de Louis XVI, il me répondit : « Mais, ma chère Anne, que pourrez-vous bien trouver à dire de plus sur cette pieuse vieille fille ? ! » Telle fut, en effet, à plus de deux siècles, l’étiquette attachée au souvenir d’une princesse morte au lendemain de son trentième anniversaire, pieuse et fille, certes, mais point vieille, prisonnière de l’image faussée que le carmel de Saint-Denis, en mal de vocations, dessina d’elle au début de la Restauration, après l’avoir abusivement revendiquée pour sienne. Il suffisait pourtant de se replonger, non dans la littérature édifiante qui fleurit autour d’elle mais dans sa correspondance pour découvrir Madame Élisabeth sous un tout autre jour. Ce faisant, je m’aperçus, détail négligé, ou laissé de côté car il cadrait mal avec l’image de la carmélite contrariée, que la princesse avait aimé, profondément et sans espoir, un homme dont sa naissance la séparait à jamais. « Cet homme qui est si beau », comme elle l’appelait dans ses lettres, c’était le docteur Dassy, son jeune médecin, au demeurant le seul homme qui ne fût pas barbon autorisé à l’approcher. Dassy et Madame Élisabeth étaient deux scientifiques qui, réunis par des goûts communs, s’étaient découverts âmes sœurs, malgré l’agnosticisme du jeune homme. Lorsqu’ils avaient compris, horrifiés, qu’ils s’étaient épris l’un de l’autre, mesurant l’abîme les séparant, ils s’étaient appliqués à cacher à tous, et d’abord à eux-mêmes, la nature de leurs sentiments, puis la princesse avait peu à peu mis entre eux les distances nécessaires, non sans souffrir. « Les grands rois n’ont pas droit au bonheur des simples particuliers » avait dit jadis Mazarin à Louis XIV brisé de douleur après qu’il lui eût refusé la main de sa nièce, Marie Mancini. Les sœurs des grands rois non plus et cela, Madame Élisabeth le savait, et l’acceptait. De son côté, Dassy ne reparut dans sa vie qu’afin de la défendre, s’impliquant, en dépit du danger, dans le réseau de correspondance contre-révolutionnaire de Madame Élisabeth, ou plutôt de « l’Ange » puisque tel était le nom de code de la jeune fille. Même à cela, il fallut, peu avant la prise des Tuileries, et afin de protéger le médecin, mettre un terme. Cette séparation n’avait pas refroidi leurs sentiments. La preuve en est que, le 10 mai 1794, hasard ou démarche délibérée d’un homme qui voulait revoir une dernière fois celle qu’il avait adorée en silence, le docteur Dassy se trouvait rue Saint-Honoré, sur le chemin de la charrette qui conduisait sa bien-aimée à l’échafaud. Sans doute avait-il présumé de ses forces car, à sa vue, il s’écroula, victime d’un infarctus, et succomba quelques heures plus tard, mort d’amour et de chagrin, cas assez rare pour être noté. Fallait-il raconter cette histoire qui, en vérité, n’en était pas une, ses deux protagonistes ayant choisi le renoncement et le silence ? Je crus bon de la mettre en lumière, pour ce qu’elle disait de leur noblesse à tous deux. Au moment où la réouverture de la cause de béatification de la princesse se profilait, dire que sa sainteté n’avait rien eu de désincarné, qu’elle avait dû lutter, pleurer, souffrir, avec un héroïsme cornélien, pour demeurer fidèle aux exigences de sa naissance et à celles de sa foi n’était-il pas utile et nécessaire ? Je me prends tristement à me le demander depuis que j’ai lu La Sœur du Roi (Albin Michel, 410 p.), étonnant roman « historique » qu’Alexandra de Broca a tiré de mon récit… S’il fallait définir Madame Élisabeth d’un mot, c’est sacrifice qui viendrait à l’esprit. Sacrifiée par les nécessités diplomatiques, qui lui interdisaient, faute de prétendant convenable, de se marier, la jeune fille, portée par sa foi, accepta cet état de choses, renonçant, sinon au bonheur d’être aimée, que sa condition lui laissait peu de chances de connaître, du moins à celui de la maternité. Elle se dévoua aux autres, et d’abord à un frère qui la connaissait à peine et la sous-estimait, restant auprès de lui au péril de sa vie quand elle aurait pu fuir, parce qu’il était son Roi. Ce sont là des notions qui, à la veille de la Révolution, commençaient à se perdre mais que quelques âmes d’élite respectaient encore. Pour les mêmes raisons, Madame Élisabeth écarta Dassy parce que rien n’était possible entre eux, sinon une amitié mensongère qui les torturait. C’est sa grandeur et c’est ce qu’Alexandra de Broca ne comprend pas. De cette tragédie, elle fait une histoire pour midinettes, de Madame Élisabeth une oie blanche qui aimerait ne plus l’être et passe son temps à parler de choses dont on ne parlait pas aux jeunes princesses à son époque. Cela donne des scènes inénarrables, dans leur méconnaissance des réalités et des usages de la Cour, telle celle où Louis XV entretient sa petite-fille de 8 ans du plaisir qu’il trouve en compagnie de Mme du Barry, celle où la jeune marquise de Bombelles, amie d’enfance de la princesse, lui promet de lui donner son mari pour amant si elle ne s’en trouve pas un à son goût, et, point d’orgue du ridicule, celle où Louis XVI démasque la « liaison » de sa sœur et lui refuse le droit d’épouser Dassy… Il faudrait en rire. Pour ma part, j’ai envie d’en pleurer en raison de l’écroulement moral et spirituel que trahit pareille interprétation. Dans notre monde où plus personne ne se gêne, ne se prive, ne se sacrifie, où la jouissance personnelle immédiate est la seule règle, comment imaginer qu’autrefois, d’autres renoncèrent à « vivre leur vie » au nom d’un idéal plus haut ? C’est tout bonnement impensable. Me voilà donc furieuse de voir ainsi Madame Élisabeth incomprise, et d’avoir été moi-même incomprise. Et le pire de tout cela, c’est que Mme de Broca se sentira, bien sûr, à son tour, elle aussi, incomprise… [ Rédigé par Anne Bernet le 01 août 2017 dans Culture pour " L'homme nouveau " ]