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Rupture ou fidélité 1948/1975 - Une congrégation religieuse dans l´Église ébranlée

Référence : 87457
5 avis
Date de parution : 13 avril 2017
Éditeur : CLOVIS (EDITIONS)
EAN 13 : 9782350051444
Nb de pages : 384
24.00
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Description
Le deuxième concile du Vatican (1962-1965) a donné à l'histoire de l'Église du XXe siècle sa note dominante, et projeté sur la vie des catholiques du monde entier le reflet de ses discussions. Or ce concile a engagé l'Église dans la voie du dialogue avec le monde moderne.
Les congrégations religieuses ont été, du coup, confrontées à des choix sans précédent. La société nouvelle, et les réponses nouvelles que l'Église lui donnait, tout cela a bouleversé les conceptions traditionnelles de la vie religieuse et de l'enseignement catholique. Les dominicaines enseignantes du Saint-Nom-de-Jésus, comme toutes les religieuses, n'ont pas pu rester à l'écart des réflexions que ces bouleversements suscitaient. Elles ont, de ce fait, écrit l'histoire de leur congrégation au sein de ce qu'on appelle la "crise de l'Église".
Dans cette tourmente, leur mère générale a un jour adressé ces mots aux évêques : "Quand nous paraîtrons devant le Seigneur, je n'aurai à répondre que de moi, de mon gouvernement pendant cette époque déchirée et déchirante, et du service des âmes des enfants qui nous auront été confiées. J'aurai beau répondre que je n'ai volontairement sacrifié des âmes d'enfants que par obéissance à tel ou tel directeur diocésain, je n'en serai pas moins coupable et rien ni personne alors ne me viendra en aide pour justifier mes complicités... Malgré tout ce qui nous sépare, je vous redis, Excellence, ma volonté de ne servir que Jésus-Christ, même dans votre diocèse... Avec la certitude que le Seigneur qui a souffert et qui souffre en chacun de nous, par nous, avec nous et pour nous, est définitivement ressuscité, je prie pour que cette douloureuse passion que traverse l'Église à l'heure actuelle débouche sur la vie, la lumière et la vérité qui est le Seigneur Jésus-Christ."
C'est l'écho de ce combat et de ce déchirement que les pages de ce livre voudraient faire entendre. 
Soeur Alice-Marie est membre de la congrégation des dominicaines du Saint-Nom-de-Jésus de Fanjeaux où elle a prononcé ses voeux perpétuels en 2005. Titulaire d'un doctorat, elle a publié, aux éditions Privat, sa thèse qui retraçait l'histoire de cette Congrégation de 1800 à 1948. Le présent ouvrage s'inscrit dans la lignée de ce premier travail qu'il prolonge en évoquant les années plus récentes, de 1948 à 1975
Édition avec cahiers cousus. Papier ivoire.
TitreRupture ou fidélité 1948/1975 - Une congrégation religieuse dans l´Église ébranlée
Auteur ALICE-MARIE (Soeur)
ÉditeurCLOVIS (EDITIONS)
Date de parution13 avril 2017
Nb de pages384
EAN 139782350051444
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)21
Largeur (en mm)140
Hauteur (en mm)215
Poids (en Kg)0.48
Critique du libraire
Préface de Jean de Viguerie. Mère prieure du cours Saint Thomas de Romagne poursuit ses recherches et publie ici le deuxième volet de son étude
sur la congrégation du Saint-Nom de Jésus de Toulouse (qui est à l'origine de Romagne, Saint-Manvieu, Cressia...). Période passionnante bouleversée
par le concile Vatican II où l'on croise Mgr Lefebvre, le Père Calmel, Mère Anne-Marie Simoulin et tant d'autres personnages qui ont lutté pour la défense de l'église. Nous présentons à l'auteur nos plus vives félicitaions pour ces travaux remarquables, agrémentés, ce qui ne gâche rien, de 32 pages photos !  

« Pourquoi coupler ces deux livres dans une même rubrique ? Parce que le deuxième fait suite au premier : il s'agit de l'histoire de la même congrégation, le Saint-Nom-de-Jésus de Toulouse, devenue (nous verrons comment) le Saint-Nom-de-Jésus de Fanjeaux.  

« Pourquoi donner tant d'importance à une petite congrégation féminine comme il y en eut tant au XIXe siècle ? Comme dit Jean de Viguerie dans sa préface, parce que, à travers l'évolution de cette congrégation, " c'est toute l'histoire religieuse des XIXe et XXe siècles qui est évoquée ".  

« L'introduction commence par un trait d'humour :
" Il y a, paraît-il trois choses que le Bon Dieu lui-même ignore : ce qu'un dominicain va dire lorsqu'il monte en chaire, ce qu'un jésuite a dit lorsqu'il en descend, et le nombre exact de congrégations féminines autorisées. "  

« Puis sérieusement cette introduction continue :
" Nous voudrions savoir comment une si petite congrégation, d'apparence commune - voire banale - a pu survivre en contradiction manifeste avec toutes les évolutions d'une société dont elle se voulait pourtant une cellule active. Observer la congrégation du Saint-Nom-de-Jésus, de 1800 à 1950, permet de comprendre que le mot " contradiction " recouvre, pour celle-ci, tous les grands combats politiques et sociaux du XIXe et de la première moitié du XXe siècle : luttes religieuses qui s'acheminent peu à peu vers la séparation de l'Église et de l'État ; guerre scolaire dont l'issue ne laisse que peu d'espoir aux écoles confessionnelles ; marche conquérante vers une certaine " libération " de la femme, comprise par les républicains comme une émancipation radicale du contexte religieux dans lequel la femme avait toujours évolué. "  

« C'est ce que l'auteur nous raconte au long des cinq cent vingt pages du premier volume, depuis les origines au sortir de la Révolution jusqu'à la réforme de 1953 en passant par l'affiliation à l'ordre dominicain en 1883 ; il a fallu en traverser des tourmentes ! Prenons l'exemple de 1905 où la supérieure (Mère Hélène) prit la décision de quitter l'habit religieux et de mettre une directrice laïque pour garder l'institution ; ainsi, avec l'aval du pape saint Pie X qui lui écrivit ceci : " L'âme des petits enfants de France vaut bien les sacrifices héroïques consentis en leur faveur " (page 271, chapitre intitulé : " La survie "). Ainsi la congrégation devint-elle pour un temps " le cours Bertrand ".  

« Toute personne qui s'intéresse à l'histoire, à l'histoire de l'Église et à celle de l'enseignement en France trouvera dans cet ouvrage les réponses à ses questions dans un exposé aussi clair que complet.  

*  


« Passons au deuxième volume " Rupture ou Fidélité ". Après un court rappel historique et une présentation de la réforme de 1953 (qui est bien sûr traitée dans le premier volume) on assiste à la lutte, au combat qui fut celui de Mère Anne-Marie Simoulin pour garder la congrégation du Saint-Nom-de-Jésus dans la tradition catholique.  

« Dans sa préface, Jean de Viguerie présente l'ouvrage :
" Nous avons là une étude sans précédent. L'histoire de la crise de l'Église pendant les années conciliaires n'avait encore produit rien de semblable, rien d'aussi détaillé, sur une longue période, soit le récit jour après jour de l'histoire d'une congrégation religieuse affrontée à cette crise, luttant pour demeurer fidèle à sa vocation et à ses constitutions, persécutée sans cesse, persécutée à mort, on peut le dire, et finalement contrainte d'entrer en dissidence. Depuis le début de la tourmente conciliaire jusqu'à nos jours, les revues et bulletins de tendance traditionnelle ont mentionné souvent des noms de curés démis de leurs fonctions, de religieuses exclaustrées, de laïcs défunts ayant exprimé en vain dans leurs dernières volontés leur souhait que la messe de rite tridentin soit célébrées à leurs obsèques. Mais il s'agissait presque toujours de cas isolés. Nous avons ici pour la première fois le récit continu et détaillé d'un quart de siècle de persécutions infligées à un institut religieux. Dans l'historiographie de la crise, l'ouvrage fera date " (page 9).  

« La construction du livre est très logique : après un bref rappel historique, un point sur la finalité d'un ordre religieux, on arrive à l'exposé en trois parties des évènements qui se résument en ces mots : " Rupture ou Fidélité ? "  

« L'auteur présente son œuvre :
" Pour répondre à cette question, nous avons voulu écrire les pages qui suivent, non à la façon d'un simple récit historique, mais comme une réflexion sur les causes des évènements, sur leur enchaînement et sur leur lien avec le passé de la Congrégation " (page 16).  

« Voilà qui est très intéressant : nous avons une véritable réflexion sur cette crise que nous traversons depuis un demi-siècle à partir de l'exemple de cette congrégation qui a dû rompre par fidélité. Si le combat de Monseigneur Lefebvre est bien connu, celui de Mère Anne-Marie l'est beaucoup moins. Elle a lutté sur tous les fronts et est à peu près la seule à avoir vu la nocivité de la « carte scolaire » qu'elle a toujours refusée. Le présent ouvrage lui rend, sans le dire d'ailleurs, l'hommage qui lui est dû.  

« Nous citerons une lettre que Sœur Alice-Marie mentionne deux fois dans son ouvrage et qui figure sur la quatrième de couverture :
" (...) quand nous paraîtrons devant le Seigneur, je n'aurai à répondre que de moi, de mon gouvernement pendant cette époque déchirée et déchirante, et du service des âmes des enfants qui nous aurons été confiées. J'aurai beau répondre que je n'ai volontairement sacrifié des âmes d'enfants que par obéissance à tel ou tel directeur diocésain, je n'en serai pas moins coupable et rien ni personne ne me viendra en aide pour justifier mes complicités... Malgré tout ce qui nous sépare, je vous redis, Excellence, ma volonté de ne servir que Jésus-Christ, même dans votre diocèse. (...) Avec la certitude que le Seigneur qui a souffert et qui souffre en chacun de nous, par nous, avec nous et pour nous, est définitivement ressuscité, je prie pour que cette douloureuse passion que traverse l'Église à l'heure actuelle débouche sur la vie, la lumière et la vérité qui est le Seigneur Jésus-Christ. " (c'est au sujet de la carte scolaire que Mère Anne-Marie a adressé cette lettre en mars 1970 à Mgr Barthe, évêque de Fréjus-Toulon).   

« Ce combat fut-il utile ? Fut-il gagné ? Les chiffres répondront :  

« La Congrégation comptait en 2016 214 sœurs, 1670 élèves, seize maisons dans trois pays dont douze en France.  

« Les livres que nous venons de présenter constituent à eux seuls une pièce à verser au dossier pour juger de l'enseignement des Sœurs du Saint-Nom-de-Jésus : l'auteur de ces deux livres, modèles de clarté, de logique, de rigueur historique et d'élégance dans le style, a montré sans chercher à le faire l'efficacité de la méthode des sœurs du Saint Nom-de-Jésus de Fanjeaux ! » 

Juliette Colange, dans Lecture et Tradition nouvelle série, n° 83 (mars 2018)
 

NDLR : Voir aussi l'entretien accordé par Sœur Alice-Marie, paru dans notre n° 69, nouvelle série (janvier 2017)
Les avis clients
Un excellent livre
5/5 https://www.leforumcatholique.org/
.----. Pour éclairer les esprits : Rupture ou Fidélité, 1948 - 1975. Une congrégation religieuse dans l Église ébranlée. Sœur Alice Marie. Éditions Clovis ( Signé Dam le 28 mai 2021 ) Merci beaucoup pour ce message qui n'a pas oublié de créer un renvoi vers la fiche de ce livre sur le site de notre librairie, c'est assez rare pour être remarqué et pour remercier ce gentil lecteur !
Fondamental
5/5 AFS, n°249, février 2017
Beaucoup de familles françaises sont redevables aux Dominicaines du Saint-Nom-de-Jésus, à Fanjeaux, de l'excellent enseignement prodigué à leurs filles. L'année 2016 a fêté le jubilé des 800 ans de l'ordre de St Dominique. La Congrégation des Dominicaines du Saint-Nom-de-Jésus est née à Toulouse en 1800. Le but du fondateur était, d'une part, de proposer une éducation chrétienne aux jeunes filles à qui la société de l'époque n'offrait pas la possibilité de faire des études et, d'autre part, de créer des écoles gratuites pour les enfants pauvres. Comme beaucoup de congrégations religieuses, les dominicaines ne pouvaient pas traverser un temps "d'ébranlement de l'Église" sans dommages. Ce nouvel ouvrage de Mère Alice-Marie, dominicaine enseignante de Fanjeaux, fait suite à son Histoire de la Congrégation du Saint-Nom-de-Jésus de Toulouse, de 1800 à 1953. L'année 1953 marque le début d'une réforme qui aboutira à une crise interne. Était-il plus qualifié que le professeur Jean de Viguerie, historien, pour préfacer le livre, ses travaux portant notamment sur l'histoire de l'éducation et de l'Église ? Il en souligne la force par la valeur d'une documentation élaborée à partir des archives épiscopales et des nombreuses notes de Mère Anne-Marie Simoulin, personnalité pivot de cette période. Il ne manque pas de souligner en quoi l'ouvrage présente l'image d'une époque et d'un combat qu'il reflète parfaitement. De révisions de constitutions... Nommée prieure générale en 1948, Mère Hélène Jamet sollicita la nomination du père Calme! en tant que conseiller auprès de la congrégation. Né en 1914, prêtre de l'Ordre des Frères prêcheurs, il a été inhumé le 5 mai 1975 en la fête du pape dominicain saint Pie V, chez les Dominicaines enseignantes de Saint-Pré du Cœur Immaculé, à Brignoles. Le P. Calmel était une grande âme, dans un corps faible et souvent malade, un religieux doué d'une véritable noblesse sacerdotale, d'une sagesse profondément thomiste, c'est-à-dire réaliste et mystique, et d'une lucidité prophétique. C'est avec lui que la Mère Générale élabora la réforme des constitutions, selon le vœu qu'avait formulé Pie XII. Ce qui prit fin en 1953. Qui dit réforme, dans la tradition de l'Église, dit ressaisissement, retour à des exigences plus fortes, recentrage sur la Règle voulue par le fondateur. Quelques années après, Rome demanda de modifier les constitutions, cette fois, dans un sens plus "ouvert au monde". C'est par voie de consultation tous azimuts que doivent être expérimentées les valeurs qui feront l'armature des constitutions. L'idéologie démocratique a soufflé sur Rome. C'est l'époque où la Mère supérieure, qui avait opéré la réforme sur les conseils du père Calmel, prend la décision de ne pas se représenter pour le chapitre général de 1954. La nouvelle supérieure poursuivit l’œuvre dans le même sens. Le changement dans l'Église se fit sentir dès le début du concile Vatican II (1962¬65). Jean XXIII parlait déjà de miséricorde, refusant ainsi d'émettre quelque condamnation que ce soit, en particulier du communisme, pourtant qualifié d'« intrinsèquement pervers » par ses prédécesseurs. ... en bouleversements, En 1961, lors du renouvellement du mandat de la Mère supérieure, Mère Marie-Angélique, Rome intervint pour proposer Mère Marie Rose Tassy. Le délégué du Saint-Siège, Mgr Garrone, recueillit avant dépouillement tous les bulletins de vote. Peu de temps après, Rome annonçait le nom de l'élue, à la surprise des votantes, qui ne se rappelaient pas s'être prononcées pour Mère Marie-Rose Tassy ! La nouvelle supérieure devait être plus souple pour engager les réformes voulues par le Vatican. L'année 1965 voit les premiers changements introduits dans la messe : langue vernaculaire, premières modifications liturgiques. Puis on "allégea" l'habit, on se «libérait de pratiques désuètes ». C'est à contrecœur que la supérieure accepta ces changements. En 1967, les votes des capitulaires désignèrent mère Anne-Marie Simoulin, qui combattit immédiatement les dérives de l'Église conciliaire. Une anecdote navrante, quoique savoureuse, illustre la démission des évêques, ayant abandonné leur pouvoir au profit des commissions, bureaux et autres experts. La supérieure tentait d'expliquer à Mgr Guyot, évêque de Toulouse, sa décision de refuser la mise en oeuvre du « fonds commun obligatoire » imposé par la techno-bureaucratie ecclésiale pour l'enseignement du catéchisme. Ce qui lui valut cette remarque : - Une petite Mère générale d'une petite congrégation (sic) croit en savoir plus que tous les cardinaux et évêques qui ont donné leur accord au catéchisme ! Connaissez-vous le péché d'orgueil ? - Mais, Monseigneur, l'avez-vous lu ? - Non ! - Il existe aussi un péché de paresse... D'autres batailles s'ensuivirent. Celle de la messe, à partir de 1969, pendant que s'ouvraient les fronts de l'enseignement de l'histoire de l'Église, de la doctrine chrétienne et ...de la tenue vestimentaire des jeunes filles... ...jusqu'à la rupture. La dernière partie du livre détaille les démêlés avec Rome, qui n'a pas le beau rôle. Cela conduisit à la déposition de la Mère et son remplacement par mère Marie-Rose Tassy, plus liée à Mgr Guyot. En juillet 1975, cinq mères se regroupent à Fanjeaux. La rupture est consommée ; les causes en sont expliquées en une trentaine de pages et une annexe donne les justifications de jure et de facto. La conclusion, en quelques lignes, démontre que les sœurs appartiennent toujours à l'institut religieux de la Congrégation des sœurs dominicaines enseignantes du Saint-Nom-de-Jésus de Toulouse. Un périodique du Languedoc-Roussillon, l'hebdomadaire Sud, publiait en 1997 un article sous le titre Fanjeaux : les troupiers de Dieu, avec un sous-titre parlant de La Vendée Lauragaise. Mère Simoulin meurt le 16 juin 2015, veillée par 200 sœurs ! La congrégation a bien essaimé depuis les cinq sœurs de 1975 ! Ce livre fourmille de détails sur cette période difficile de l'histoire de l'Église qui n'en finit pas. <p align="right">JdS <a href= http://afs.viabloga.com/ target=_blank>afs.viabloga.com</a>/
Passionnant
5/5 Famille d'abord, n°31, décembre 2016
Difficile de commenter ce passionnant ouvrage après l'élogieuse préface que Jean de Viguerie lui a consacrée ! Chers lecteurs, lisez l'histoire de la congrégation du Saint-Nom-de-Jésus de Fanjeaux dans les années 1948¬1975. Plus qu'un livre d'histoire réservé aux érudits et spécialistes des congrégations religieuses, « Rupture ou fidélité » est un drame : celui de l'Eglise, celui d'une congrégation, le nôtre également puisque cette fidélité à l'enseignement bimillénaire de l'Eglise passe aujourd'hui encore par une certaine rupture. « Rupture ou fidélité » c'est aussi une formidable leçon de courage, de ténacité, mais également de lucidité et d'esprit de décision. Nous avons tout particulièrement aimé les portraits des deux Mères générales : Mère Hélène Jamet et Mère Anne-Marie Simoulin. La première pour son aptitude à comprendre très vite la nécessité de se réformer et de donner une nouvelle impulsion salvatrice à sa congrégation, en dépit des obstacles, dans les années 50 ; la deuxième pour sa clairvoyance dans la crise de l'Eglise et ses choix courageux dont nous voyons aujourd'hui les fruits si abondants. Comment ne pas penser en lisant cette page d'histoire à sainte Catherine de Sienne, dominicaine et docteur de l'Eglise, faisant l'éloge des vertus viriles ? « Père, debout virilement » écrivait-elle au pape Grégoire Xl. « Debout virilement », tel est en substance le message de Mère Anne-Marie à ses soeurs, à ses élèves et... à leurs parents ! Bonne lecture !
Histoire d'une passion
5/5 DICI, n°341, septembre 2016
Les éditions Clovis viennent de publier le second ouvrage de Soeur Alice-Marie, dominicaine enseignante, où elle raconte l'histoire et les tribulations de la congrégation des religieuses du Saint-Nom-de-Jésus dans la tourmente conciliaire. Le professeur Jean de Viguerie décrit le livre comme « une contribution majeure à l'histoire contemporaine de l'Eglise ». Nous citons ici quelques extraits de la présentation qu'en fait l'historien dans sa préface. L'auteur divise la période en trois temps qui sont ses trois parties. La première est intitulée les nouvelles constitutions'. La Congrégation opère sa réforme. Les anciennes constitutions avaient été approuvées en 1873. A cette date, la moitié des Français faisaient encore leurs Pâques. En 1950, un quart seulement. La Congrégation se réforme en 1953 en vue d'un apostolat plus vigoureux et d'un enseignement plus chrétien. La supérieure générale, mère Hélène Jamet, dirige les opérations. Le père Calmel, dominicain, est son conseiller approuvé par le Saint-Siège. (...) Cependant les difficultés commencent : quinze soeurs font opposition et, le Saint-Nom étant de droit pontifical, recourent à Rome. La Sacrée Congrégation des religieux ajourne le chapitre général prévu en juin 1954 et ajoute à la formule des voeux la promesse d'observer la règle de saint Augustin. Rien de grave mais ce n'est pas tout : il est mis fin au ministère du père Calmel auprès de la Congrégation. Aucun reproche ne lui est adressé, mais on estime son départ nécessaire pour la 'paix' intérieure. En fait, ce départ au moment où commence la crise conciliaire est une cause d'affaiblissement. « La deuxième partie du livre est intitulée "La Congrégation de 1954 à 1971: dans la tourmente conciliaire". L'ère des tribulations a commencé. Le décret de Paul VI, Perfect Caritatis (1965), et l'obligation faite à l'Eglise entière d'un aggiornamento engendrent des perturbations incalculables. Le décret Perfectae Caritatis impose à tous les instituts religieux de revoir leurs constitutions afin de rénover leur vie religieuse. (...) L'élection au généralat de mère Anne-Marie Simoulin (1967) met fin à cette remise en question. (...) Elle engage tout de suite la défense. Elle se bat pour les constitutions de 1953. Elle se bat pour garder la messe de saint Pie V. Elle se bat contre le fonds obligatoire (le nouveau catéchisme). (...) Cependant, le combat est trop inégal, et la tension est telle qu'elle aboutit à la rupture. C'est le titre de la troisième partie : "Des tensions à la rupture" (1971-1974). ( • • • ) « Tout a été vérifié. Il n'y a dans ce livre rien qui ne soit prouvé. Fauteur a rassemblé une documentation considérable. Elle ne s'est pas contentée des archives de sa Congrégation. Elle a aussi consulté celles des évêchés. Cependant, sa source principale est le fonds Simoulin. La mère Anne-Marie avait archivé tout son courrier, recopié elle-même ses propres lettres. Retirée à la maison de Romagne, elle voyait tous les jours la soeur Alice-Marie et travaillait avec elle à la reconstitution de cette histoire. Aux documents écrits, elle ajoutait ses souvenirs personnels. (...) Nous avons ici pour la première fois le récit contenu et détaillé d'un quart de siècle de persécutions infligées à un institut religieux. Dans l'historiographie de l'Église, l'ouvrage fera date. "Il fera date par les très nombreux faits qu'il rapporte, mais aussi par les textes produits, textes officiels des autorités et lettres ouvertes ou provées. Pour la plupart de ces documents, l'auteur a jugé nécessaire de les insérer entièrement dans son texte. Les autres sont donnés en annexe. Tous sont à lire de la première à la dernière ligne. L'ensemble forme un recueil sans égal, illustrant le courage des Soeurs et la cruauté ou l'hypocrisie des persécuteurs."
Merci beaucoup .
5/5 Sylvie.
MERCI BEAUCOUP. J'ai effectué toutes mes études secondaires à Romagne ( Vienne-86 ), village ou il existe une école des dominicaines de Fanjeaux . J'en garde un très bon souvenir et je leur dois une reconnaissance éternelle pour tout ce qu'elles m'ont apporté, j'ai d'ailleurs eu Mère Alice-Marie comme professeur . Je commande le livre de suite, et j'adresse un mail à mon fichier d'anciennes pour les informer . Encore une fois Merci !