L'Enfant de la nuit (1934) est le deuxième roman de Robert Brasillach, paru deux ans après Le Voleur d'étincelles. Loin de l'optimisme méditerranéen de celui-ci, L'Enfant de la nuit dresse le tableau plutôt sombre d un quartier de Paris ainsi que de ses habitants.
Le passage de 1933 à 1934 n'est pas ressenti en France comme une période faste : janvier 1933, Adolf Hitler est devenu chancelier de l'Allemagne nationale-socialiste ; la même année, l'affaire Violette Nozière défraye la chronique judiciaire et criminelle, avec son histoire de stupre et de jeunesse dévoyée. Brasillach a suivi les péripéties du procès, comme journaliste. Des aspects de la personnalité de cette parricide libertine se retrouvent d ailleurs, sous une forme atténuée, chez son héroïne, la petite Anne. En 1933, toujours, les soeurs Papin ont assassiné et affreusement mutilé leur patronne et sa fille. Enfin, les émeutes de février 1934 viennent apposer leur sceau sur cette nouvelle ère, quand la désorientation sociale s associe à une forte inquiétude politique. Tout ceci, dans un monde où la situation des femmes est de plus en plus remise en question, surtout depuis la Grande Guerre.
Au hasard d une séance de cartomancie, le narrateur, Robert B., ensemblier, rencontre la petite Anne, abandonnée par ses parents, figure centrale du roman. Quelques amis, plus ou moins engageants et bienveillants, se réunissent dans le but de soustraire Anne à la mauvaise influence d un voyou qu elle aime et, ainsi, cherchent à infléchir son destin, potentiellement tragique. Repêchée dans la Seine, après une tentative de suicide, Anne mènera une existence plus stable et plus heureuse. Peut-être.
Brasillach se révèle ici le poète des petites gens de Paris, agglomération de "villages" urbains. Chantre de la jeunesse éphémère, le romancier peint avec une réelle tendresse la vie des Parisiens et surtout celle d'Anne, qui a le diable au corps.
- ISBN : 9782867145087
- Titre : L´enfant de la nuit - Roman
- Auteur : BRASILLACH (Robert)
- Editeur : PARDES (EDITIONS)
- Nb Pages : 208
- Présentation : Broché
- Epaisseur : 12
- Largeur : 150
- Hauteur : 215
- Poids : 0.29Kg
Robert BRASILLACH (1909 - 1945)
Écrivain , journaliste, né à Perpignan le 31 mars 1909. Issu d'une famille du Roussillon, son père, officier de l'armée coloniale, fut tué dans les combats de Kenifra, au Maroc, en 1914. Sa mère, remariée quatre ans plus tard, alla s'établir à Sens : c'est là que Robert Brasillach fit ses études secondaires. Puis il fut, au lycée Condorcet à Paris, l'élève d'André Bellessort, et à l'Ecole Normale Supérieure, le condisciple de Jacques Talagran (qui ne s'appelait pas encore Thierry-Maulnier), de Paul Guth et de Maurice Bardèche, son futur beau-frère. Il collabora très tôt à L'Action Française questions. Malgré les pétitions de ses confrères, dont beaucoup étaient ses adversaires politiques, le général De Gaulle rejetait le recours en grâce présent é par Jacques Isorni, et, le 6 février 1945 - date anniversaire de la fusillade de la place de la Concorde - à 9 h 38. le jeune écrivain tombait sous les balles d'un peloton de gardes mobiles au fort de Montrouge. Peu avant son exécution. il montrait dans ce poème son coeur déchir é par la folie ou la méchanceté des hommes :
Mon pays m'a fait mal par tous ses exilés,
Par ses cachots trop pleins, par ses enfants perdus,
Ses prisonniers parqués entre les barbelés,
Et tous ceux qui sont loin et qu'on ne connaît plus.
Mon pays m'a fait mal par ses villes en flammes,
Mal sous ses ennemis et mal sous ses alliés,
Mon pays m'a fait mal dans son corps et son âme,
Sous les carcans de fer dont il était lié.
Mon pays m'a fait mal par toute sa jeunesse
Sous des draps étrangers jetée aux quatre vents,
Perdant son jeune sang pour tenir les promesses
Dont ceux qui les faisaient restaient insouciants,
Mon pays m'a fait mal par ses fosses creusées
Par ses fusils levés à l'épaule des frères,
Et par ceux qui comptaient dans leurs mains méprisées
Le prix des reniements au plus juste salaire.
Mon pays m'a fait mal par ses fables d'esclave,
Par ses bourreaux d'hier et par ceux d'aujourd'hui,
Mon pays m'a fait mal par le sang qui le lave,
Mon pays me fait mal. Quand sera-t-il guéri ?
Robert Brasillach a laissé une oeuvre abondante et variée, dont la réédition constante depuis sa mort dit à quel point elle est goûtée du public de tous bords. Outre des essais sur Virgile , Corneille, une "Histoire du Cinéma" et une "Histoire de la guerre d'Espagne", ont été édités, entre autres : "Notre Avant-guerre", "Poèmes de Fresnes", "Lettre à un soldat de la classe 60 ", "Chénier", "La Conquérante", "Les Sept Couleurs", "Les quatre jeudis", "Domrémy", "Journal d'un homme occupé", "Six heures à perdre", "La Reine de Césarée".
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