Débat sur un auteur atypique ! .----. Marie-France James est une spécialiste de l'ésotérisme, elle a consacré d'ailleurs sa thèse à René Guénon, et se penche ici sur le cas Léon Bloy, avec notamment l'étude d'un ouvrage de Raymond Barbeau : Prophète luciférien, Léon Bloy. Preuve à l'appui, Marie-France James démasque ce Léon Bloy à la " théologie aberrante " ( mot du cardinal Journet ) et renouvelle le débat épineux et trop passionné sur cet auteur atypique. ( Notice de Mickaël Savigny dans " Sous les feux de la rampe " du numéro 73 - mai 2017 - nouvelle série de " Lecture et Tradition" ]
Lecture et Tradition . - 21/05/2017
Rappel ! Vous aviez, sous la plume de Christian Lagrave, remarquablement traité de ce sujet à la suite de textes sur Léon Bloy dans vos revues ; je ne retrouve pas mais il y avait Jacques Ploncard d'Assac dans Lectures Françaises " et Jean-Paul Roudeau dans " Lecture et Tradition " . La réponse de Christian Lagrave était publiée dans le numéro 164 - octobre 1990 qui est bien signalé sur votre rappel de bas de page .
Jean Saumur 49 - 23/05/2017
Catholique ou ésotérique ? .----. Nous devons à cet auteur canadien de nombreuses études sur l'ésotérisme contemporain publiées en France principalement aux Nouvelles Editions Latines.
Mme James présente ici un ouvrage paru en 1957 aux éditions Aubier, Prophète luciférien Léon Bloy, fruit d'une thèse de doctorat écrite par un Montréalais, Raymond Barbeau (1930-1992), à une époque où Léon Bloy était considéré comme un écrivain catholique. Dans le cadre du centenaire de la mort de Léon Bloy en 2017, Mme James a voulu rouvrir ce dossier controversé en s'appuyant sur des archives et publications méconnues inédites. Contre la réputation catholique faite à Bloy par Jacques Maritain et les Cahiers Léon Bloy (1924-1939), M.-F. James tient à montrer " le revers méconnu de la médaille " : un illuministe qui se voyait porteur d'une mission divine dans l'incarnation à venir du Saint-Esprit, selon l'hérésie de Vintras, un adepte d'une conception ésotérique de la Vierge dans l'orbite de l'abbé Tardif de Moidrey, fervent dévoyé de La Salette. Barbeau ira plus loin en révélant le lucifériansme caché dans des écrits au style talentueux mais trompeur. M.-F. James fait le tour des controverses jusqu'à nos jours, pour terminer par Christian Lagrave condamnant Léon Bloy dans Lecture et Tradition d'octobre 1990.
Il reste que Barbeau renia son œuvre en 1976 et que M.F. James lui cherche des excuses dans l'engagement politique chronophage qu'il prit pour la défense du Québec indépendant. Pourtant les raisons véritables sautent aux yeux, à travers ce que nous dit Mme James tout en le minorant : Barbeau est devenu naturopathe en 1965, dans la mouvance du docteur Carton féru d'occultisme et favorable à Léon Bloy ; fut séduit également par les écrits de Teilhard de Chardin (qui ont pénétré toute la théologie moderne depuis la mort de Pie XII). Mme James reproduit un poème de Barbeau qu'elle juge " un pertinent témoignage mystique de foi chrétienne ", alors que ce poème, délirant à nos yeux, est proprement gnostique et theilardien ! Mme James ne veut pas l'admettre, mais Barbeau est tombé dans le chaudron de la gnose. Qui est pris qui croyait prendre. [ Signé : M.-F. R. dans " La Gazette Royale " numéro 159 ]
La Gazette Royale . - 26/07/2019
Iconoclaste ! .----. En 1957, un universitaire canadien, Raymond Barbeau (1930-1992), avait écrit un livre qui fut considéré comme " iconoclaste ", sous le titre Prophète luciférien, Léon Bloy, à une époque où Bloy était considéré comme un écrivain catholique, défendu en particulier par Jacques Maritain. Dans le cadre du centenaire de la mort de Bloy (2017), Marie-France James (Canadienne, elle aussi), a souhaité rouvrir ce dossier controversé en étudiant des archives inédites et des publications méconnues. Elle en a brossé un tableau qui ne laisse planer aucune ambiguïté : Léon Bloy était un " illuministe qui se voyait porteur d'une mission divine dans l'incarnation à venir du Saint-Esprit ", explicitant et commentant la thèse de l'étude de Barbeau qui révélait le luciférisme caché dans ses écrits au style talentueux, mais trompeur. Nous remercions M.-F. James d'avoir cité l'étude de notre collaborateur Christian Lagrave, qui, lui aussi, avait fait la lumière sur cet écrivain trompeur, dans notre numéro d'octobre 1990.
Il reste toutefois que " Barbeau renia son oeuvre en 1976 " au prétexte suivant : " il était devenu naturopathe en 1965, dans la mouvance du docteur Paul Carton, féru d'occultisme et favorable à Léon Bloy ", à qui d'ailleurs, il avait consacré l'un de ses livres. [ " Courtes recensions et notes de lecture " par Jérôme Seguin dans " Lecture et Tradition " numéro 102 - nouvelle série - octobre 2019 . Notre revue parait depuis 1966 , vous trouverez tous les numéros présentés sur ce site et souvent encore disponibles ]
Lecture et Tradition . - 03/11/2019