C'est un classique ! .----. Il est judicieux de la part de Via Romana d'avoir réédité " L'hérésie du XXe siècle ", de Jean Madiran, pour plusieurs raisons.
Parce que c'est un " classique " de Madiran, particulièrement typique de son style, de sa méthode, de sa doctrine.
Parce que Madiran a écrit : " Si j'ai eu en ce monde quelque chose à dire c'est dans ce livre-ci surtout que je l'ai dit, (...) et s'il me fallait laisser après moi un seul livre, ce serait celui-ci."
Rt parce que l'on ne peut que constater à quel point ce livre, publié en 1968, puis réédité en 1987 sans autre modification que quelques notes de bas de page et une postface, reste actuel.
" L'hérésie du XXe siècle est celle des évêques. Non qu'ils en soient les inventeurs : mais les agents." Ainsi commence l'avant-propos. Madiran va décortiquer plusieurs propos épiscopaux qui expriment finalement une autre religion que la religion catholique, si les mots ont un sens. Une religion qu'il appelle la " religion de Saint-Avold ". Une expression devenue célèbre, car elle est a priori mystérieuse. Il y aurait un évêque de Saint-Avold ? Et déjà c'est où, Saint-Avold ? On va apprendre que c'est en fait l'évêque de Metz, dans un discours à ses prêtres prononcé à Saint-Avold. Puis que cet évêque s'appelle Paul-Joseph Schmitt. C'est loin d'être un évêque de premier plan. Pourquoi Madiran s'acharne-t-il contre lui à ce point ? C'est que par des propos qui n'attirent pas forcément l'attention au premier regard, il définit véritablement la religion nouvelle, qui n'est plus catholique, et de façon fondamentale : elle est déconnectée à la fois de la tradition dogmatique et de la loi naturelle. [ suite ... ]
Reconquête . - 27/02/2019
La religion de Saint-Avold ! .----. L'obscure évêque de Metz (on est toujours tenté d'écrire : " de Saint-Avold ") serait aujourd'hui totalement oublié sans Madiran. Preuve en est sa notice Wikipédia squelettique (personne ne tente même de la nourrir), et le fait que si l'on tape son nom sur Google on n'a rien davantage... sinon les commerces qui se trouvent dans la rue de Metz à laquelle on a donné son nom... à la place de la sainte fondatrice de l'abbaye bénédictine de la ville, ce qui est également significatif.
Il se trouve que l'obscure évêque avait synthétiser les linéaments de la nouvelle religion mieux que d'autres, de façon plus claire si on allait y voir de près. Peut-être par naïveté. Mais Madiran cite d'autres textes épiscopaux du même acabit, et même de l'assemblée de l'épiscopat, pour bien montrer que ce sont les évêques, en corps, qui sont coupables d'imposer une religion qui n'est plus catholique, et qui n'est même plus une religion.
Le livre est d'actualité en ceci qu'on est forcé de constater que cette nouvelle religion s'est tellement installée qu'elle fait partie du paysage social et médiatique. Et que s'il y avait à l'époque quelques discrets évêques qui avaient encore la foi catholique, il n'y en a pas davantage aujourd'hui, et, marginalisés par la conférence épiscopale (c'est à cela qu'elle sert) et par les médias, ils ne comptent guère dans le débat public . ( suite ... )
Reconquête. - 27/02/2019
Personne n'a besoin d'eux ! .----. La différence est que " les évêques " d'aujourd'hui n'ont plus aucune idée particulière à défendre. Madiran dénonce avec force la volonté exprimée par les évêques des années 60 de participer à l'avènement du socialisme. C'était une partie de la " religion de Saint-Avold ". Elle a disparu. Aujourd'hui le discours épiscopale est celui de la pensée unique, du politiquement correct, des gazettes et des magazines. A l'exception de ceux qui se manifestent encore de temps à autre contre la culture de mort, ils ne servent plus à rien, même pas comme supplétifs de la mondialisation destructrice des identités et des racines : personne n'a besoin d'eux.
Il semble que parmi les nouveaux prêtres il y en a qui ont chevillée au cœur la vraie religion catholique. Qu'ils lisent Madiran, afin de devenir des évêques qui feront de la " religion de Saint-Avold " une mauvaise page d'histoire ancienne.
Le livre est orné d'une préface quelque peu hagiographique de Michel De Jaeghere, et augmenté d'un important " dossier historique " de Philippe Maxence qui décrit avec précision la genèse et la réception du livre (et aussi notamment les relations entre Madiran et Gilson). [ Signé Yves Daoudal dans " Eeconquête " , numéro355 - février 2019 ]
Reconquête. - 27/02/2019
Réédition souhaitée par Jean Madiran .----. Remplaçant au pied levé Benoît Mancheron, directeur des éditions Via Romana, Jean-Pierre Maugendre présente la réédition du livre fondamental de Jean Madiran L’hérésie du XXème siècle. Cette hérésie est constituée, selon notre auteur, par le refus de la loi naturelle dont se sont rendus coupables les évêques de France. Cette réédition avait été souhaitée par Jean Madiran de son vivant. Ce livre est heureusement préfacé par Michel De Jaeghere et complété par un dossier historique établi par Philippe Maxence. [ Terres de Mission n°117 SUR TVLIBERTES ]
Terres de Mission n°117 - 11/03/2019
Redoutable polémiste, mais aussi philosophe averti .----. Jean Madiran, fondateur de la revue “Itinéraires”, puis directeur du quotidien “Présent”, fut l’un des témoins les plus éminents de la vie de l’Eglise au XXe siècle. Chroniqueur de talent, redoutable polémiste, mais aussi philosophe averti, il fut fondamentalement un disciple, héritier de Péguy et de Maurras, lecteur assidu de Maritain et de Gilson. C’est pourquoi le mépris stupide des Modernes pour leurs prédécesseurs n’eut jamais prise sur lui. Et c’est pourquoi il dénonça avec talent ce qu’il appelait “l’hérésie du XXe siècle”, à savoir l’ignorance de la loi naturelle (à commencer par le 4e commandement qui prescrit la piété filiale).
Les éditions Via Romana ont eu l’excellente idée de rééditer ce maître ouvrage (c’est la 3e édition, après 1968 et 1987 aux Nouvelles éditions latines), avec une préface de Michel De Jaeghere et un dossier de Philippe Maxence.
J’y ai relu, en particulier, toujours avec la même admiration (et aussi, faut-il l’avouer? la même consternation), les superbes pages dénonçant la “religion de Saint-Avold”, cette nouvelle religion d’un évêque de France qui osait dire, au moment même où la déchristianisation vidait les églises et les séminaires: “Aucune époque autant que la nôtre n’a été en mesure de comprendre l’idéal évangélique de vie fraternelle.” Voilà très exactement cernée l’effrayante impiété qui a poussé tant de clercs et de laïcs à piétiner, sans même paraître s’en rendre compte, nos pères dans la foi. Il faut tout de même une solide dose d’ignorance historique et d’arrogance prétentieuse pour oser s’affirmer supérieur à la génération des Apôtres, aux générations de martyrs, à la génération des saint Louis et des saint Thomas d’Aquin, à la génération des sainte Thérèse et des saint Jean de la Croix, à la génération des saint Jean-Marie Vianney et des sainte Bernadette…
Mais c’est tout le livre qu’il faut lire ou relire, sur la collusion d’un certain modernisme (au sens de l’hérésie dénoncée avec tant de précision, mais aussi, hélas, si peu d’effet, par saint Pie X) avec le communisme. Mais aussi, plus généralement, l’ardente supplique du laïc demandant – exigeant – des pasteurs un enseignement pur de la vérité sur le Credo, mais aussi sur les sacrements, sur les commandements, et sur la prière de l’Eglise (songeons qu’il fallut attendre 1992 pour recevoir enfin le Catéchisme de l’Eglise catholique…). Relisons, par exemple, la partie sur la “7e proposition” qui ruine totalement toute idée de loi naturelle: “Le droit naturel est l’expression de la conscience collective de l’humanité.” Oui, il se trouve naguère un évêque pour enseigner ces inepties, dont on ne peut même pas dire qu’il s’agisse d’hérésie, tant c’est bête et mal ficelé au plan de la simple philosophie – sans parler du simple bon sens.
La religion de Saint-Avold s’éloigne, Dieu merci: Jean-Paul II et Benoît XVI ont fait beaucoup pour cela. Mais relire ce livre n’est pas seulement relire un témoignage du passé; c’est aussi se donner les moyens de comprendre la gravissime crise intellectuelle et morale que traverse notre civilisation et notre patrie. Tant que nous ne serons pas revenus aux sources vivifiantes de la grande Tradition intellectuelle et spirituelle du christianisme, nous continuerons à agoniser sous la domination de fer de la culture de mort et l’imbécillité laïque et obligatoire! [ Guillaume de Thieulloy sur Le Salon Beige le 14 mai 2019 ]
Le Salon Beige . - 14/05/2019