Merci ! J'ai beaucoup apprécié votre notice sur le décès de Michel Georget que nous avions écouté contre les vaccinations à l'une de vos dernières journées chouannes .
Jean Saumur 49 . - 26/05/2019
Merci à Jean Auguy ! Un écho : Restauration de la tombe Coudrin dans « Lectures françaises » : Les travaux de restauration de la tombe de François Coudrin, capitaine de paroisse de Montravers pendant les Guerres de Vendée, fait l’objet d'un article dans la dernière livraison de la revue Lectures françaises. Le dévoilement de la plaque en mémoire de François Coudrin, a été effectué par Jack Puaud, Richard Lueil et David Jean (maire de Montravers)
L’opération de sauvegarde de cette tombe historique située dans le cimetière de Montravers a été menée par les Amis du Pont-Paillat, qui l’ont inaugurée, en présence du maire de Montravers, M. David Jean, le samedi 28 octobre 2017.
Le compte rendu de cette manifestation a été publié sur ce blog ( Vendéens et chouans ) et sur Chemins Secrets.
Merci à Jean Auguy pour cet écho publié dans la rubrique " Dans notre courrier " de la revue Lectures française n° 745, mai 2019, page 38.
Chemins secrets ; Vendéens et chouans . - 26/05/2019
Complément d'information : Bédoin . .----. Bâti au pied du Mont Ventoux, le village de Bédoin appartient au Comtat Venaissin et faisait donc partie des Etats de l’Eglise, depuis 1274 jusqu’à leur annexion par la France révolutionnaire en septembre 1791.
Contrairement à d’autres paroisses du Comtat, dans lesquelles des agitateurs avaient oeuvré pour qu’elles demandassent leur rattachement à la France, la population de Bédoin - qui était alors d’un peu plus de deux mille âmes – demeurait profondément attachée à l’administration pontificale, au catholicisme et à ses traditions séculaires.
Les lois persécutrices de la révolution ne firent que renforcer ces sentiments de fidélité : après le vote de la constitution civile du clergé et les lois contre les congrégations, six prêtres réfractaires et deux religieuses insermentées vinrent chercher asile dans la paroisse.
La proclamation de la république, l’exécution du Roi et l’établissement de la Terreur ne contribuèrent qu’à stimuler la résistance au régime opresseur : certains auteurs écrivent même que Bédoin reçut le surnom de « Vendée du midi ».
En janvier 1794, la publication de la liste générale des émigrés entraîna la confiscation des biens de treize habitants de Bédoin.
Les révolutionnaires du lieu se livrèrent au trafic des biens spoliés (pudiquement appelés « biens nationaux »), et s’adonnèrent à des orgies ou des beuveries qui scandalisèrent la population.
Dans la nuit du 1er au 2 mai 1794, l’ « arbre de la liberté » qu’avaient planté les révolutionnaires, fut arraché et traîné hors des remparts, abandonné dans le « pré aux porcs », tandis que le bonnet phrygien qui le surmontait était jeté dans un puits partiellement comblé. Dans le même temps, les décrets de la convention qui avaient été affichés devant la mairie étaient arrachés, lacérés et piétinés…
Dès le 2 mai, la municipalité révolutionnaire ouvrit une enquête afin de trouver les coupables, mais en vain ; l’administrateur du département du Vaucluse, Agricol Moureau, et le jacobin Etienne-Christophe Maignet, représentant de la convention, mandatèrent donc à Bédoin le quatrième bataillon de l’Ardèche commandé par Louis-Gabriel Suchet – futur maréchal d’empire – et l’agent national Le Go, qui arrêtèrent les nobles et les prêtres dont ils purent se saisir, ainsi que tous ceux qu’ils considéraient comme suspects, mais également les membres de la municipalité et du comité de surveillance, coupables de ne pas avoir empêché cet épouvantable crime de lèse-révolution !
Tous les habitants de sexe masculin rassemblés dans l’église furent – avec toutes les intimidations et menaces dont étaient coutumiers les apôtres de la liberté, de l’égalité et de la fraternité – sommés de dénoncer les coupables… sans résultat.
Les troupes de Suchet et Le Go perquisitionnèrent, volèrent, pillèrent, profanèrent les objets du culte et renversèrent la flèche du clocher.
Le tribunal criminel du département de Vaucluse, saisi de l’affaire, vint, à partir du 9 mai, siéger à Bédoin.
Le décret qui lui donne mission est typique de la grandiloquente phraséologie terroriste : « Considérant que la justice ne saurait donner trop d’éclat à la vengeance nationale dans la punition du crime abominable qui s’est commis à Bédouin (sic), que ce n’est qu’en frappant sur le lieu même où il a été commis […] que l’on pourra porter l’épouvante dans l’âme de ceux qui oseraient encore méditer de nouveaux attentats […] le Tribunal Criminel du département de Vaucluse […] se transportera dans le plus court délai à Bédouin (sic), pour y instruire la procédure et y faire exécuter de suite le jugement qu’il rendra » (extraits de l’arrêté du 17 floréal de l’an II, c’est-à-dire du 6 mai 1794 en langage chrétien).
Ce même arrêté précise encore sans ambigüité « que le pays qui a osé renverser le siège auguste de la Liberté est un pays ennemi que le fer et la flamme doivent détruire ».
Le tribunal s’était déplacé avec une guillotine et trois bourreaux.
Au terme du procès, soixante-trois habitants furent condamnés à mort, dix « mis hors la loi », une personne fut condamnée aux fers, treize à la réclusion et une dernière à une année de détention.
Le jugement fut publié et exécuté le 28 mai 1794 en présence de toute la population rassemblée et à l’emplacement de l’arbre arraché : trente-cinq personnes furent guillotinées et vingt-huit fusillées.
Les corps dépouillés furent ensuite jetés dans une fosse commune.
Le 1er juin, Le Go fit savoir aux habitants de Bédoin qu’il leur accordait un délai de vingt-quatre heures pour quitter le village.
Le 3 juin, les volontaires du quatrième bataillon de l’Ardèche livrèrent le village aux flammes : cinq-cents maisons ou édifices publics ainsi que huit chapelles furent détruits ; ils firent aussi sauter une partie de la voûte de l’église paroissiale.
Les terrains agricoles du village furent rendus infertiles, les habitants de Bédoin assignés à résidence dans les communes environnantes furent soumis à des taxations, à des contrôles et à des mesures vexatoires.
En langage révolutionnaire, Bédoin devint « l’infâme », « l’incendié », ou « l’anéanti ».
Trois révolutionnaires modérés, André Brun, ancien maire, Louis Abril, procureur, et l’abbé Pierre-Louis Ripert, ex-curé constitutionnel, seront eux aussi exécutés le 27 juillet 1794.
Le 4 mai 1795 néanmoins, afin de signifier la fin de la Terreur, un représentant en mission sera mandaté à Bédoin pour y célébrer une cérémonie de réhabilitation et permettre la reconstruction du village.
C’est à cette occasion que, à l’emplacement de la guillotine, un monument commémoratif fut élevé, couramment appelé par les habitants : la pyramide.
En 1821, des libéralités de Sa Majesté le Roi Louis XVIII et de Madame la duchesse d’Angoulème permirent la restauration de l’église paroissiale ainsi que nous pouvons le lire dans « L’Ami de la Religion et du Roi » [ Publié dans : Memento, Vexilla Regis le 27 mai, 2014 par " Le blogue du Maître-Chat Lully " | et suivi de 8 Commentaires ]
Le blogue du Maître-Chat Lully. - 01/06/2019