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Guerre

Référence : 123281
3 avis
Date de parution : 5 mai 2022
Collection : BLANCHE
EAN 13 : 9782072983221
Nb de pages : 192
19.00
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Description
Parmi les manuscrits de Louis-Ferdinand Céline récemment retrouvés figurait une liasse de deux cent cinquante feuillets révélant un roman dont l'action se situe dans les Flandres durant la Grande Guerre. Avec la transcription de ce manuscrit de premier jet, écrit quelque deux ans après la parution de Voyage au bout de la nuit (1932), une pièce capitale de l'oeuvre de l'écrivain est mise au jour. Car Céline, entre récit autobiographique et oeuvre d'imagination, y lève le voile sur l'expérience centrale de son existence : le traumatisme physique et moral du front, dans l'"abattoir international en folie". On y suit la convalescence du brigadier Ferdinand depuis le moment où, gravement blessé, il reprend conscience sur le champ de bataille jusqu'à son départ pour Londres. À l'hôpital de Peurdu-sur-la-lys, objet de toutes les attentions d'une infirmière entreprenante, Ferdinand, s'étant lié d'amitié au souteneur Bébert, trompe la mort et s'affranchit du destin qui lui était jusqu'alors promis. Ce temps brutal de la désillusion et de la prise de conscience, que l'auteur n'avait jamais abordé sous la forme d'un récit littéraire autonome, apparaît ici dans sa lumière la plus crue. Vingt ans après 14, le passé, "toujours saoul d'oubli", prend des "petites mélodies en route qu'on lui demandait pas". Mais il reste vivant, à jamais inoubliable, et Guerre en témoigne tout autant que la suite de l'oeuvre de Céline.
TitreGuerre
Auteur CELINE (Louis-Ferdinand)
ÉditeurGALLIMARD (EDITIONS)
Date de parution5 mai 2022
Nb de pages192
CollectionBLANCHE
EAN 139782072983221
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)15
Largeur (en mm)140
Hauteur (en mm)205
Poids (en Kg)0.25
Critique du libraire
Édition de Pascal Fouché. Avant-propos de François Gibault. 

A Chiré, nous ne recommandons pas Céline, ouvrage uniquement réservé aux amateurs. Mais il faut avouer qu'il y a des amateurs dans l'équipe des débuts de Chiré, nous pensons ici à Henri Servien ou à Jean-Paul Roudeau.
Les avis clients
“Guerre”, ou la fabrique du génie
4/5 https://www.causeur.fr/
.----. Le premier des trois inédits de Céline, Guerre, est publié chez Gallimard — et c’est un bonheur de lire enfin de la vraie littérature. Ce qui distingue la vraie littérature du prêt-à-consommer / prêt-à-jeter empilés sur les tréteaux des libraires, c’est qu’une première lecture linéaire n’épuise pas le texte. Bien au contraire : derrière chaque ligne, chaque page de Flaubert, Proust ou Céline, le lecteur attentif flaire une autre ligne, une autre page, un sous-texte qui est, selon les cas, l’amont ou l’aval du texte imprimé, et parfois les deux à la fois. Guerre est l’amont du Voyage — cette histoire de soldat convalescent pourrait être un chapitre supprimé, ou sous-entendu, des démêlés de Ferdinand avec 14-18. Mais c’est l’aval de Mort à crédit, ou de Casse-pipe, ou Guignol’s band. Aval et amont en même temps. Rejeton et matrice. Et c’est la base de ce « métro émotif » dont il fera la théorie dans ses Entretiens avec le professeur Y en 1955 : non pas un style oral où l’on entend « oral » sans penser au « style » et à cet immense effort que demande le rendu, à l’écrit, d’une langue réinventée pour dire l’horreur ramenée au niveau des cloportes que nous sommes — Ferdinand et nous. Bras en marmelade et tête explosée La langue de Guerre est un bruit énorme, ce « boucan qui défonçait la tête, l’intérieur comme un train. » Le voilà, le métro brinquebalant d’émotions (pensez à ce que fut le métro parisien, ferraille sans cesse à deux doigts de se désintégrer, jusqu’à l’orée des années 1980), le bruit énorme de l’obus qui a anéanti toute une escouade — sauf le narrateur, qui a tout de même le bras en marmelade et la tête explosée. La guerre est « cette mélasse pleine d’obus » dans laquelle il faut bien arriver à dormir, cette bouillie sonore que l’on emporte à jamais avec soi : « J’ai toujours dormi ainsi dans le bruit atroce depuis décembre 14. J’ai attrapé la guerre dans ma tête. » Mais quelle tête ? Celle que la guerre s’est définitivement appropriée : « J’étais plus dans la tête qu’un courant d’air d’ouragans. » Et cela sert dans un premier temps d’ars poetica : « J’ai appris à faire de la musique, du sommeil, du pardon et, vous le voyez, de la belle littérature aussi, avec des petits morceaux d’horreur arrachés au bruit qui n’en finira jamais. » Comment donc revenir à la vie — avant d’en arriver à la littérature ? Par le sexe, entre autres. Par cette infirmière, Agathe (ou Aline) L’Espinasse, qui soulage les soldats mutilés ou mourants — si vous doutez de la possibilité de la chose, rappelez-vous cette scène similaire, insoutenable, dans “Johnny got his gun”. Infirmière copiée peut-être sur Alice David, qui soigna Céline à Hazebrouck et fut sa maîtresse, pense-t-on. Mais peut-être inspirée par cette infirmière polonaise et quelque peu goule qui dans les Onze mille verges fait bander les soldats mutilés — et les tue. Guerre n’est pas une autobiographie : le livre réutilise des fragments autobiographiques — comme la guerre et la boue sont composées de fragments de soldats éparpillés — et en mélange les matières, fange, vomi, sang, un peu de merde, et du sperme quand on en a encore le loisir : « C’est encore plus atroce la vie quand on ne bande plus. À tort. », note Céline — et il faut beaucoup de distance à ce grand séducteur que fut Louis-Ferdinand pour arriver à vingt ans à une si cruelle vérité. D’où la collusion de Ferdinand et de Bébert, dit Cascade, le souteneur tireur au flanc, mutilé volontaire, qui finira fusillé. Bébert, le nom que Céline donnera à son chat, parti avec son maître et l’indispensable Lucette à Sigmaringen en 1944. Bébert qui chante « Je sais que vous êtes jolie », la rengaine mise à la mode par Henri Poupon et Henri Christiné en 1912. Bébert qui fait venir sur ce terrain d’opérations où il y a des michés à essorer sa gagneuse parisienne : « Il ne m’avait pas menti, elle était bandatoire de naissance. Elle vous portait le feu dans la bite au premier regard, au premier geste. Ça allait même d’emblée bien plus profond, jusqu’au cœur pour ainsi dire, et même encore jusqu’au véritable chez lui qui n’est plus au fond du tout, puisqu’il est à peine séparé de la mort par trois pelures de vie tremblante, mais alors qui tremblent si bien, si intense et si fort qu’on ne s’empêche plus de dire oui, oui. » Certains critiques se sont bouché le nez en parlant de texte pornographique… Probable qu’ils ne baisent qu’à l’imparfait du subjonctif, dirait Ferdinand. Le texte enfante du texte Angèle, on la retrouvera dans Londres (à paraître à l’automne) et dans Guignol’s band. Le texte enfante du texte. En attendant, Bébert l’a logée chez sa doublure (si l’argot des années 1900 en général et de la prostitution en particulier vous échappe, Gallimard met très obligeamment un lexique à l’usage des caves en fin de volume) — Destinée, qu’elle s’appelle, cette pauvre fille serveuse de bistro, et accessoirement gougnotte. À la fin Ferdinand s’embarque pour l’Angleterre, un pays où l’on n’entend plus les obus exploser — sinon dans sa tête ; « C’était fini cette saloperie, elle avait répandu tout son fumier de paysage la terre de France, enfoui ses millions d’assassins purulents, ses bosquets, ses charognes, ses villes multichiots et ses fils infinis de frelons myriamerdes. » Céline a aimé les hommes — une faiblesse qui de temps en temps refait surface dans le Voyage ou Mort à crédit. Il a même aimé l’amour, le sentiment, les danseuses. Il a été celui qui chantonnait dans les tranchées : « Je sais que vous êtes jolie Que vos grands yeux pleins de douceur Ont capturé mon cœur… » Mais d’humain, il ne reste plus que le stylisticien — et encore. Il sait qu’il n’est plus qu’un cloporte comme les autres. Et que l’amour, comme il le dira dans le Voyage, « c’est l’infini à la portée des caniches — et j’ai ma dignité, moi ». Et pour s’arracher sa dernière part d’humanité, il écrira Bagatelles pour un massacre, deux ans plus tard. Mais en même temps il soignait gratis les Juifs pauvres de son quartier. Personne n’est simple, Céline encore moins qu’un autre. Guerre est indispensable enfin pour une raison très contemporaine : il est bon de temps en temps, dans le fatras, dans le fracas de nullités dont se repaissent les critiques, de lire un grand texte, afin de tarer à nouveau la balance qui juge les vrais talents. [ Signé : Jean-Paul Brighelli - Normalien et agrégé de lettres, Jean-Paul Brighelli a parcouru l'essentiel du paysage éducatif français, du collège à l'université. Il anime le blog "Bonnet d'âne" hébergé par Causeur. ] P.S. : Causeur : Venez-nous voir, il ne vous sera fait aucun mal. Visitez le site, achetez ou abonnez-vous au magazine, faites-le connaître à vos amis et à vos ennemis. Vous risquez de vous énerver, pas de vous ennuyer. ( Elisabeth Lévy directrice de la rédaction )
Texte volé à Céline en 1944 !
3/5 https://lanef.net/
.----. Une recension est-elle possible ? Peut-on sans ridicule conseiller un inédit de Céline, comme on le ferait d’un roman de la rentrée ? Le proposera-t-on pour le prix Goncourt, quatre-vingt-dix ans après l’échec déshonorant – pour le jury, non pour l’auteur – de Voyage au bout de la nuit ? Tous ceux qui aiment Céline, en tout cas, ne pourront lire sans émotion les pages du miracle, comme on dit « l’enfant du miracle » pour un héritier inespéré né après la mort de son père. Miraculeuses, les circonstances de la redécouverte du texte volé à Céline en 1944. Miraculeuse, surtout, la violence des coups de poing que l’écriture nous envoie en pleine tête à chaque phrase, parce qu’elle affronte sans anesthésie le champ de bataille féroce qu’on appelle la vie. Plus qu’un conflit armé provisoire, la guerre est chez Céline l’état habituel de l’humanité et l’image de toute relation humaine : les parents sont autant à craindre que les boches. Survivre amoché dans un milieu hostile, tel est le lot commun pour qui n’est pas né planqué. Revoilà donc un « Ferdinand bien véritable », mi-autobiographique mi-romanesque, qui, comme dans un clin d’œil posthume de Céline au lecteur, se relève d’entre les morts de 1914, grièvement blessé à la tête. L’hôpital qu’il rejoint avec effort devient le théâtre d’aventures qui font cohabiter farce scatologique et tragédie. Comme les corps sont en quête perpétuelle de secousses de vie, le sexe est aussi sordide qu’omniprésent et les femmes sont des Marie-Madeleine dont on doute souvent qu’elles aient rencontré le Christ : « Tout le présent était pour Angèle, tout pour le cul. Le salut c’était par là. » Exit l’aumônier « qui venait deux fois par jour me donner l’éternité ». Dans ce monde de l’universelle sournoiserie et de l’universel tripotage, on perçoit pourtant de poignants fragments de lumière. « Je croyais pas beaucoup aux journées nouvelles », dit Ferdinand, mais il murmure aussi : « Y a des sentiments qu’on a tort de pas insister, ils rénoveraient le monde je le dis. » Chez Céline, une petite voix refuse de laisser le dernier mot à la pure bassesse. Certes, « ça brille pas fort l’espérance », mais même la guerre ne peut éteindre sa « mince bobèche ». [ Signé : Henri Quantin - La Nef - septembre 2022 ] PS : Qu'est-ce que La Nef ? : La Nef a été créée en décembre 1990, c'est un magazine mensuel, catholique et indépendant. Ce faisant, La Nef s'inscrit clairement et sans complexe dans une ligne de totale fidélité à l'Église et au pape qui la gouverne.
Grièvement blessé ?
3/5 http://www.lepetitcelinien.com/
.----. Le roman inédit Guerre paraît ce 5 mai 2022 dans la collection Blanche de Gallimard. L'édition a été établie par Pascal Fouché avec un avant-propos de François Gibault. Ce texte est le premier à être publié après la réapparition en 2021 de milliers de feuillets inédits de l'auteur de Voyage au bout de la nuit. Un tirage d'environ 80 000 exemplaires est annoncé par l'éditeur pour ce texte « qui appartient au triptyque "Enfance-Guerre-Londres", dont le premier volet Mort à crédit a été publié en 1936. (Le 12 mai, 60 000 exemplaires supplémentaires ont déjà été imprimés). Guerre est publié dans son premier et seul état de rédaction connu, datable de 1934 et nous permet de suivre Ferdinand Bardamu, depuis la Belgique où il est hospitalisé dans un bourg des Flandres, jusqu'en Angleterre.» Le récit s'ouvre sur le moment où le brigadier Ferdinand reprend conscience sur un champ de bataille où il a été grièvement blessé. Il suit sa convalescence dans un hôpital où il se lie avec une infirmière et un souteneur, Bébert. Sa hantise, comme celle de tous les blessés : devoir repartir au combat. Il y échappera en étant déclaré inapte et envoyé à Londres. Gallimard prévoit par ailleurs une exposition intitulée "Céline, les manuscrits retrouvés", à la galerie Gallimard à Paris, du 6 mai au 16 juillet 2022, avec pour commissaire l'universitaire Alban Cerisier. Suivront à l'automne deux autres inédits, Londres, récit de son départ pour la capitale britannique en 1915, qui devrait être bien plus long que Guerre, et un conte médiéval, La Volonté du roi Krogold. Enfin, en 2023, Gallimard compte faire paraître de nouvelles éditions du roman Casse-pipe, inachevé dans son édition connue jusque-là, et du tome III des romans de Céline dans la Bibliothèque de la Pléiade. [ Signé Le Petit Célinien le 11 mai 2022 ] PS : Le Petit Célinien ? : Site entièrement consacré à Louis-Ferdinand Céline - Actualités & archives céliniennes