N° 29 (nouvelle série), septembre 2013 : Jean Madiran, 1920-2013

EDITORIAL : Nous avons estimé nécessaire et indispensable de consacrer la presque totalité de ce numéro à honorer la mémoire de Jean Madiran qui nous a servi de guide, depuis la naissance de notre publication, en 1966, pour comprendre et analyser les erreurs et dérives du monde contemporain, à la lumière de l'éclairage lumineux de nos maîtres communs, de Bonald et Louis Veuillot à saint Pie X et Mgr Jouin en passant par le cardinal Pie. Il nous semble que l'essentiel est dit dans les pages qui suivent et nous tenons tout spécialement à exprimer notre infinie reconnaissance à Danièle Masson qui propose dans l'entretien qu'elle nous a accordé une lumineuse synthèse de ce qu'il faut connaître et savoir sur la pensée et les prises de position de Jean Madiran. Il serait redondant de redire ici ce que vous allez lire dans ce numéro. En complément il nous apparaît, seulement, comme très utile de rappeler ci-dessous ce que disait Madiran du traditionalisme, dans des propos qui clarifient ce que la confusion des esprits a pu rendre équivoque ou ambigu : Le "traditionalisme" n'existe pas : en ce sens qu'il n'est pas une Eglise, il n'est pas une armée, il n'est pas une école théologique particulière, il n'est pas un groupement hiérarchisé. Il n'existe pas plus que l' "intégrisme". La tradition catholique, l'intégrité catholique ne sont pas une tendance parmi d'autres ou une faction contre d'autres. Le "traditionalisme" ou l' "intégrisme", mis à part les qualités et défauts des personnes individuelles, ne sont rien d'autres que le catholicisme : le catholicisme intégral, le catholicisme traditionnel. Et pourtant ils se distinguent, ou on les distingue, ils ne sont pas le catholicisme purement et simplement ? Selon une formule que je trouve finalement exacte (1), ils sont "le catholicisme quand il entre en effervescence par suite de circonstances défavorables". Extrait de Quand il y a une éclipse (Ed. Difralivre, 1990, p. 55). La rédaction de Lecture et Tradition (1) Cf. Emile Poulat dans Le Monde du 8 avril 1980, cité et commenté dans Itinéraires, numéro 245 de juillet-août 1980, pp. 10 et suiv.