N°148 Juin 1989 - Général L-G de Sonis
Date de parution :
01 juin 1989
Auteur :
LECTURE ET TRADITION
Éditeur :
DIFFUSION DE LA PENSEE FRANCAISE
EAN 13 :
0000000036245
Nb de pages :
32
Référence interne:
64872
Description
Editorial : Pensée libre et libre pensée, par J.-B. Geffroy
- La lecture de Claude Mouton
Titre | N°148 Juin 1989 - Général L-G de Sonis |
Auteur | LECTURE ET TRADITION |
Éditeur | DIFFUSION DE LA PENSEE FRANCAISE |
Date de parution | 01 juin 1989 |
Nb de pages | 32 |
EAN 13 | 0000000036245 |
Épaisseur (en mm) | 3 |
Largeur (en mm) | 150 |
Hauteur (en mm) | 210 |
Poids (en Kg) | 0,590 |
Critique du libraire
Editorial (extrait) par Jean-Baptiste Geffroy : Pensée libre et libre pensée Je lis sur une page entière du fameux "grand quotidien du soir" un curieux message publicitaire : "1989, Déclaration des droits du livre" proclamée en huit articles dont j'extrais quelques formules significatives : "Tous les livres ont le droit d'exister" - "Les livres sont égaux entre eux" - "Tout livre a droit à la vie" - "Le livre ne peut en aucun cas être soumis à quelque aliénation que ce soit" etc. Nul doute que le pompiérisme ( ou la provocation) de cette littérature ne fasse sourire bon nombre de petits éditeurs indépendants écrasés par le Système. Mais enfin, après tout, nous avions déjà la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, celle des homosexuels, des bébés-phoques et des fox à poil dur, témoins du règne de la Libre-pensée, on peut donc bien nous concocter celle du livre, fièrement accrochée dans ce "panthéon" de la pensée tout court qu'est le journal "Le Monde". Je ne serais d'ailleurs pas surpris que, par les temps qui courent, quelques chartes de cette veine ne vinssent grossir le nombre déjà considérable de ces modernes évangiles. C'est tellement plus rassurant. Dame ! Pour omnipotente qu'elle soit, la Libre pensée n'est pas toujours à l'abri des assauts pourtant modestes, mais à coup sûr agaçants de la Pensée libre, celle des obscurs et des sans-grade du non-conformisme à qui, de temps à autre et non sans insolence, il arrive de relever la tête. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir mis en branle son armée d'indicateurs, de caviardeurs, d'inquisiteurs et toutes les sections de robins appliqués à lui rabaisser. On aura d'ailleurs remarqué que, ces derniers temps, ces honorables fonctionnaires ont déployé une activité accrue, à tel point qu'il apparaît de plus en plus difficile de maintenir intacte notre réputation de Patrie des Droits de l'Homme et de l'écrivain.