Pèlerinages de France

Préface du cardinal Sarah. « Quelle bonne idée ! Regrouper dans un même ouvrage ces innombrables pèlerinages qui constellent notre pays. « Le livre est préfacé par le cardinal Sarah : " ...de la vitalité des sanctuaires, où le Ciel est venu visiter les Français, dépend en grande partie le renouveau de la foi catholique dans le cœur de nos contemporains. " (page 7) « Après avoir énuméré un certain nombre de ces sanctuaires bénis, le cardinal évoque la basilique de Montligeon, " un sanctuaire unique au monde dédié à la prière pour les âmes du purgatoire ! J'ai moi-même eu le privilège d'y avoir été invité à donner un enseignement et à célébrer la sainte Messe en faveur des âmes du purgatoire qui attendent d'être purifiées par l'Amour miséricordieux de Dieu pour entrer dans la plénitude de la Vie. Les Français en sont-ils vraiment conscients, ou sont-ils comme des enfants gâtés par la Providence, qui passent nonchalants, voire indifférents, auprès de ces lieux bénis en oubliant de rendre grâce ? " (page 7) « Merci, Éminence, de nous rappeler à l'ordre et de nous inviter à honorer les trésors spirituels que recèlent nos provinces de France. Cet ouvrage vient à propos réveiller notre ardeur et nous aider dans notre quête et dans la préparation de nos pèlerinages ou tout simplement de nos voyages. « Le livre est construit ainsi : d'abord les grandes voies de pèlerinages passant par la France : Saint Michel, Saint-Jacques de Compostelle, la via francigena (voie des Français vers Rome), le tour de Bretagne. Ensuite il aborde les pèlerinages à Notre-Seigneur Jésus-Christ, sauveur du monde, puis les grands pèlerinages à Notre-Dame, puis les autres grands pèlerinages, enfin les pèlerinages régionaux, province par province, en commençant par l'Alsace, en finissant par la Vendée sans oublier les Antilles. « La présentation est très agréable avec de charmants dessins illustrant les différents lieux énumérés. De nombreux encarts proposent des prières, des rappels historiques ou autres. Chaque lieu de pèlerinage est présenté avec un art qui restitue parfaitement son climat spirituel : prenons un exemple parmi les nombreux qu'on pourrait trouver ! Nous choisirons Saint-Jean-du-Doigt : " L'église de Saint-Jean-du-Doigt, en la paroisse de Plougasnou dans le Finistère, est réputée abriter une insigne relique du Précurseur, la première phalange de l'index de la main droite du grand saint, du doigt par lequel saint Jean-Baptiste désigna l'Agneau de Dieu lui-même. " « Après avoir expliqué l'histoire de la relique, l'auteur nous présente le pèlerinage et son histoire : " En 1505, la duchesse Anne de Bretagne, alors épouse du roi de France Louis XII, étant en pèlerinage du tour de Bretagne, vint de Morlaix à pied pour faire appliquer la relique sur son œil malade dans l'espoir de guérir. Effectivement guérie, elle témoigna de sa reconnaissance par un don à l'église qui fut de ce fait achevée en 1513 et dédiée à Saint-Jean-du-Doigt. " « Au XVIe siècle le village prit le nom de Saint-Jean-du-Doigt et le pèlerinage devint l'un des grands de Bretagne. « On pourrait multiplier les exemples, nous n'en donnerons plus qu'un : vous connaissez l'Enfant Jésus de Prague, bien sûr, mais connaissez-vous l'Enfant-Jésus de Beaune, le petit roi de Grâces ? Nous le rencontrons page 131 et nous apprenons que la ville fut d'abord reconnue " comme vassale de la Vierge et de l'Enfant-Dieu " après que François Ier eut demandé que les armoiries de la ville portent " la Vierge Marie avec l'Enfant Jésus sur son bras gauche et tenant de la main droite une branche de vigne avec raisin, avec pour devise causa nostra lætitia, cause de notre joie. " « Puis le carmel s'installa (en 1619) ; c'est alors que naquit la vénérable Marguerite du Saint-Sacrement qui devait " faire connaître au monde les trésors de la divine enfance du Sauveur. " Une chapelle fut construite à la demande et en l'honneur de l'Enfant Jésus à l'intérieur du couvent que Marguerite appela son Nazareth. De là la dévotion se répandit... « Après la Révolution, le culte du petit roi de Grâces revint à Beaune et la statue reprit sa place dans l'église du carmel en 1873. « Aujourd'hui le carmel a retrouvé une communauté religieuse venue de Pologne et le pèlerinage est très vivant. « Un grand nombre de pèlerinages, de lieux saints sont mentionnés, présentés souvent avec de longs développements. Il doit être impossible dans un volume de trois cents pages de donner la totalité des pèlerinages de France... Je comprends qu'on ne puisse évoquer tous les lieux où se déroule un pèlerinage ou une manifestation de piété à travers tout le pays ; j'ai cependant été déçue de ne pas trouver Notre-Dame de Délivrance à Quintin, Elle qui a aidé tant de jeunes mères avec Sa ceinture bénie ! La Bonne-Dame d'Argenton-sur-Creuse est également absente alors qu'un pèlerinage a lieu régulièrement et qu'on la voit de loin ! Azay-sur-Thouet a retrouvé le pèlerinage du 8 septembre à Notre-Dame et l'Agenouillée, on ne passe pas non plus par Saint-Loup-sur-Thouet où naquit saint Théophane Venard, mort martyr au Tonkin en 1861. « Vous me direz deux cent quatre-vingt-huit pèlerinages, c'est déjà un beau programme ! C'est vrai d'autant plus que le livre est très bien documenté et très agréable. » Claude Jacque, dans Lecture et Tradition nouvelle série, n° 83 (mars 2018)