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L'ombre de la Terreur : Jean-Nicolas Pache, maire de Paris

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Référence interne : 132836
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Date de parution : 08 mai 2025
Auteur : BLANC (Olivier)
Éditeur : VIA ROMANA (EDITIONS)
EAN 13 : 9782372712750
Nb de pages : 232

21,80 € 21.8 EUR 21,80 €

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Description

Il n’existe pas de « biographie » du maire de Paris Jean Nicolas Pache, hormis une hagiographie du XIXe siècle et une publication érudite, en 1912, de documents relatifs à son procès, alors que ce personnage est de première importance dans l’histoire politique de 1793-1794. Il joue en effet un rôle
essentiel dans l’apparition de la Terreur révolutionnaire, et les raisons pour lesquelles il a néanmoins été arrêté par ordre du Comité de salut public et de Robespierre sont révélées pour la première fois. Il n’existait aussi sur le sujet que deux ou trois articles de revue, et un jeune chercheur Aurélien Larné a récemment publié un article sur Pache administrateur et non comme homme politique. La présente biographie présente le contexte politique élargi dans lequel Pache a mené ses activités subversives contre la Convention, contient de nombreux éléments inconnus des spécialistes, et aussi des inédits sur le projet de gouvernement municipal voulu par Pache qui voulait faire de Paris une nouvelle Rome. C’est un travail de première main entamé il y a plus de vingt ans, avec une approche critique des sources parlementaires, journalistiques, policières ou judiciaires, et de nombreuses références et explications sur le contexte qui permet de cerner la personnalité complexe et ténébreuse de Pache.
Spécialiste du XVIIIe siècle et plus particulièrement dans la recherche et l’étude des archives liées à la Révolution, Olivier BLANC fut le premier biographe de la républicaine et féministe Olympe de Gouges, guillotinée sous Robespierre (dernière édition chez Tallandier, coll. Texto, 2022), avant de s’intéresser aux réseaux d’influence et d’espionnage au sein du lobbying diplomatique entre puissances européennes durant la même période.
Sommaire :
Introduction et contexte
I. Les protecteurs d’Ancien Régime
II. Changement de visage (1789-1792)
III. Le ministre de la Guerre (octobre 1792-janvier 1793)
IV. Le « Parti de Paris »
V. Un maire factieux (février 1793)
VI. Le complot du 10 mars 1793
VII. Les Girondins menacés (avril-mai 1793)
VIII. La Commission des douze (fin mai 1793)
IX. Les complots de la Commune (juillet-septembre 1793)
X. Exécution de la reine et des Girondins (octobre 1793)
XI. Lutte à mort entre factions (novembre-décembre)
XII. Les préparatifs d’un coup d’État
XIII. Une procédure sous influence (mars 1794)
XIV. Après le 9 thermidor
Conclusion
Rappel bibliographique et orientation de lectures
Index
Titre L'ombre de la Terreur : Jean-Nicolas Pache, maire de Paris
Auteur BLANC (Olivier)
Éditeur VIA ROMANA (EDITIONS)
Date de parution 08 mai 2025
Nb de pages 232
EAN 13 9782372712750
Présentation Broché
Largeur (en mm) 160
Hauteur (en mm) 240
Poids (en Kg) 0,333


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Critique du libraire

La redécouverte de la vie, des idées et des combats du maire de Paris Nicolas Pache, dont le rôle fut essentiel dans l’apparition de la Terreur qui lui fut fatale
Le projet municipal ambitieux de celui qui voulait faire de Paris une nouvelle Rome
Presse : Figaro Histoire, Historia, L’Homme nouveau…

Lu dans Lectures Françaises

L’historiographie  retenait de Pache qu’il avait partie liée avec les « Enragés » et les partisans d’une guerre civile paroxystique au sein de la Révolution : un monstre donc pour ses ennemis, depuis les contre-révolutionnaires et les « modérés », jusqu’aux Girondins et à ceux des Jacobins qui s’opposent aux Cordeliers, les dantonistes et même Saint-Just…
Un monstre peut-être, mais un monstre de duplicité, selon les découvertes documentaires d’Olivier Blanc : c’est là tout l’intérêt  de la biographie d’un personnage représentatif des contradictions, des hypocrisies et des non-dits d’une période charnière.
D’origine suisse, Pache est (et reste) familier de la maison du maréchal de Castries, ministre de la Marine de Louis XVI. Passé par l’École royale du Génie de Mézières, il y forme de solides amitiés – qui restent de sa complicité tout au long de sa carrière ; ainsi du mathématicien Monge qu’il pousse sous la Révolution au ministère de la Marine (au détriment de celle-ci…).
Ayant acquis de solides compétences dans l’administration royale, il est promu au vu de son expérience professionnelle jusqu’au poste de ministre de la Guerre en 1792. Rien d’exceptionnel jusque là, pour un acquéreur (comme tant d’autres) d’importants biens nationaux et pour un homme de réseaux, où il tisse de solides appuis, comme Barère de Vieuzac, l’indéfectible rapporteur du Comité de Salut Public, dont la trajectoire est comparable à la sienne jusque sous la Restauration.
Mais là où les apparences deviennent trompeuses, c’est que ces réseaux se croisent, étroitement parfois, avec ceux de la contre-révolution : réseaux multiples, ceux des émigrés en Angleterre avec Calonne, ceux de son ancien protecteur Castries, ceux, à Paris, de l’Espagne   opposée aux Anglais sur la paix à faire avec la France, ceux du baron de Batz et, pourquoi pas, ceux des chouans.
Tacite complice (voire instigateur) des Septembriseurs, Pache fait tout, comme ministre de la Guerre, pour contrarier Dumouriez, détournant les fournitures aux armées, comme plus tard, maire de Paris, il empêche en sous-main les approvisionnements de la capitale : comme s’il s’agissait, dès 1792, de favoriser la coalition et plus tard l’émeute parisienne contre la Convention, sous la Terreur.
Bourreau des Girondins – après avoir trahi la confiance de Roland –, protecteur occulte des affairistes comme le brasseur Santerre, des concussionnaires, des généraux ravageurs de la Vendée, Pache a poussé à sa succession au département de la Guerre l’incapable  Bouchotte (le von Buchholz des princes allemands…). Par ses détournements, Pache peut stipendier grassement des journaux comme celui d’Hébert (« L’ami du peuple » de Marat recevait déjà de l’argent de la contre-révolution). Maire, il peut acheter la fidélité des sectionnaires parisiens au prix de deux francs par jour et par tête ; le tout en éliminant les témoins et se gardant d’y paraître quitte à laisser tomber ses complices, Hébert, Chaumette, quand le vent aura tourné.
Et tout cela pour quoi ? Pour assurer si faire se peut la domination de la Commune de Paris sur les départements et sur la Convention, pour exaspérer la Révolution dans une guerre civile où elle devrait se perdre : c’est l’espoir des officines contre-révolutionnaire, c’est l’attente du  ministre anglais Pitt qui escomptait, lui, le démembrement de la France, plus qu’une Restauration.
Les documents et références d’archives mis au jour par O. Blanc éclairent cette duplicité d’un Pache, ultra (révolutionnaire, ou contre-révolutionnaire ?) de l’ombre : il aura contribué à faire couler des bains de sang mais reste assez adroit, comme Barère, pour  temporiser, surnager en prison après Thermidor, être amnistié finalement et se faire oublier…
Jusqu’à la Restauration où, notable et académicien, retiré sur ses terres, celles d’une ancienne abbaye, il meurt paisiblement en 1818, muni à sa demande des sacrements de l’Église par un ancien prêtre réfractaire. Son fils, officier de l’armée impériale puis de Louis XVIII, sera anobli ; son gendre et ancien complice créé baron par Charles X.
Je me demandais, a priori, pourquoi Via Romana éditait la biographie d’un terroriste « enragé », pourquoi Jean Tulard la préfaçait. Le texte d’O. Blanc éclaire opportunément les dessous de ces temps et de ces engagements de girouettes ( ?), à moins qu’il ne s’agisse de convictions ( permanentes ou successives ?) ou encore de parfait cynisme. L’auteur a en tout cas le grand mérite de mettre à mal les simplifications marxisantes d’une historiographie de la Révolution et de la Terreur trop officiellement dominée depuis Aulard par Mathiez et ses successeurs.

Philippe BONNICHON
Ancien élève de l’École Normale supérieure de la rue d’Ulm,
agrégé et docteur en Histoire, Maître de conférences (h.)
de l’Université de Paris IV Sorbonne

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