ÉDITORIAL : Actualité oblige : nous nous inclinons devant la « priorité » de l'événement d'exception que vient de connaître la France, la mort, le 26 septembre, de Jacques Chirac, ancien président de la République (1995-2007), considéré donc comme une personnalité de premier plan. Nous nous devons de ne pas l'occulter, en tant que journalistes d'une publication qui s'affiche comme « Revue de la politique française », mais nous nous devons aussi de faire tinter un autre timbre que celui des cymbales médiatiques qui ont salué le départ du « plus grand des hommes politiques » contemporains, placé au côté de De Gaulle sur la marche la plus élevée du piédestal. Que de dithyrambes, que d'éloges, que de louanges pour un homme qui n'en mérite assurément pas tant ! Nous avons tout de même été ébaubis d'entendre ou de lire plusieurs déclarations de flagornerie qui ont accompagné les manifestations d'hommages qui lui ont été rendus, tant lors de l'ouverture du Palais de l'Élysée où les « foules » étaient invitées à venir se recueillir devant son cercueil, regroupant des « files d'attente à perte de vue formées de milliers de fidèles jusqu'au bout de la nuit à braver la pluie » (sicCar, ne nous méprenons pas, aux dires des commentateurs ou des témoignages recueillis, Chirac n'était pas qu'un simple président, il était « LA PRÉSIDENCE, LA FRANCE » (sic, de nouveau !). Pour la cérémonie du 29 septembre, tant dans la cour des Invalides que lors du « service » (les mécréants ou les ignorants n'ont probablement pas souhaité ajouter l'adjectif de « religieux » ou dire tout simplement « la messe »...) rendu dans l'église Saint-Sulpice, s'étaient déplacées, nous a-t-on dit, 60 à 80 personnalités venues du monde entier (chefs d'État, de gouvernements, diplomates, représentants officiellement désignés...). L'événement était donc d'importance ! Pour notre part, nous nous inclinons devant Jacques Chirac, en tant qu'être humain à qui nous devons notre commisération, mais qui n'est désormais plus qu'un homme comme tout autre, à qui nous destinons nos prières. Jérôme SEGUIN PS - En raison de la date de son décès, survenu au moment du bouclage de notre revue, nous ne pouvons nous étendre plus longuement. Nous reviendrons dans notre prochain numéro sur sa personnalité et son parcours politique.