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L´Église dans la tourmente de 1968

Référence : 94571
3 avis
Date de parution : 4 avril 2018
Auteur : CHIRON (Yves)
Éditeur : ARTEGE (EDITIONS)
Collection : ART.RELIG.& SOC
EAN 13 : 9791033606925
Nb de pages : 276
17.00
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Description
Le grand mouvement de contestation qui a secoué la France en Mai-Juin 1968 n'a pas épargné l'Église. Certains clercs (prêtres séculiers, dominicains, jésuites) ont soutenu la contestation étudiante et sociale. Puis la contestation a visé l'Église elle-même comme institution, remettant en cause le rôle et l'image du prêtre.
Longtemps le sujet a été tabou. Yves Chiron raconte cette année 1968 dans l'Église, sans se limiter à la France. Car cette année est marquée aussi par de grands événements ecclésiaux : face à une crise de la foi grandissante, Paul VI proclame un Credo solennel ; le pape publie aussi une encyclique sur la contraception, Humanae Vitae, qui sera très contestée, y compris par certains épiscopats ; la théologie de la libération émerge lors de la Conférence de Medellin.
Le dépouillement systématique de la presse de l'époque et les témoignages des acteurs de cette année ont été complétés par l'exploration de diverses archives, notamment les très riches Archives diocésaines de Paris, faisant de cet ouvrage un document exceptionnel. 
Yves Chiron, historien, directeur du Dictionnaire de biographie française, est notamment l'auteur de biographies des papes contemporains (Pie IX, Pie X, Benoît XV, Pie XI, Jean XXIII, Paul VI) qui ont été traduites en diverses langues.
TitreL´Église dans la tourmente de 1968
Auteur CHIRON (Yves)
ÉditeurARTEGE (EDITIONS)
Date de parution4 avril 2018
Nb de pages276
CollectionART.RELIG.& SOC
EAN 139791033606925
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)17
Largeur (en mm)133
Hauteur (en mm)203
Poids (en Kg)0.28
Critique du libraire
" « c'est de l'intérieur, que des chrétiens, des prêtres, des théologiens ont porté la contestation de leur Église. » "
Les avis clients
Contestation intérieure dans l’Église ?
5/5 L'homme nouveau .
.----. Historien de l’Église, biographe et journaliste bien connu, Yves Chiron s’est penché – cinquantenaire oblige – sur le Mai 68 de l’Église. Comme il le fait remarquer, « Mai 68 n’a pas donné lieu à des manifestations d’anticléricalisme ou d’hostilité au christianisme comme en ont provoqué de façon sanglante la. Révolution de 1789 ou la Commune de Paris en 1871. ». De fait, comme il le note très justement également : « c’est de l’intérieur, que des chrétiens, des prêtres, des théologiens ont porté la contestation de leur Église. » C’est donc l’histoire de cette contestation qu’il retrace, au moins dans les grandes lignes, remettant en mémoire ou révélant un certain nombre de faits qui illustrent l’état dans laquelle se trouvait l’Église au moment de l’irruption révolutionnaire du printemps de 1968. L’historien ne s’est pas focalisé sur la période de la contestation étudiante mais englobe toute l’année 1968 dans son évocation, voire un peu au-delà quand il s’agit d’en voir la portée et les conséquences. Quelle année ! Le temps passant, nous avons oublié la figure de Camilo Torres, prêtre révolutionnaire, mort les armes à la main et célébré par une partie du catholicisme français. Le souvenir du « Carême pour notre temps» du Père Cardonnel s’est estompé lui aussi ainsi que les prises de position de Mgr Marty, tout juste nommé archevêque de Paris et intronisé le jour de la fermeture de la faculté de Nanterre. Le long gouvernement du cardinal Lustiger, porté par le pontificat de Jean-Paul II, a renvoyé au loin cette période. À l’époque rappelle justement Yves Chiron, Jean-Marie Lustiger était un jeune abbé dynamique, à la tête du Centre Richelieu, qui adopta une sorte de position centriste (le terme n’est pas de l’auteur), attentif aux événements mais aussi, comme il le déclarera plus tard soucieux « de rester des adultes durant toute cette période où beaucoup de gens ont perdu le sens des responsabilités. Il n’était pas facile de demeurer des interlocuteurs pacifiques, critiques, proches par l’acceptation des événements, distant par le jugement, l’appel à la réflexion ». L’auteur examine aussi rapidement les secousses provoquées par 68 dans les séminaires, les couvents et les monastères et s’attarde également au suivi de la crise à Rome, et notamment aux réactions de Paul VI. Mais 1968, on l’oublie trop souvent également, ne fut pas seulement, en tous les cas pour l’Église, le seul moment de la contestation étudiante. Théologie de la libération, affaire du Catéchisme hollandais, réception d’Humanæ vitæ, proclamation du Credo du peuple de Dieu appartiennent aussi à cette période. L’auteur s’y intéresse de près, offrant une synthèse sur chacun de ces sujets, le replaçant également dans une évaluation qui veut prendre en compte le temps long. La difficulté, qui peut désarçonner parfois le lecteur, mais on espère qu’il passe outre, viendra peut-être du fait que l’auteur passe de l’évocation de l’Église dans sa dimension universelle à celle des événements français. Il était bien évidemment impossible, sauf à donner une autre dimension et une autre portée à ce travail, d’évoquer dans le détail l’année 1968 pour chaque pays ou chaque continent. De ce fait, synthèse est bien le mot qui définit ce petit livre, étayé par la présentation de faits et d’évènements précis. Paradoxalement, l’auteur s’est surtout penché sur l’institution ecclésiale, comme on l’aurait fait avant Vatican II. Certes il cite nombre de laïcs – dont Marcel Clément et L’Homme Nouveau – et évoque, quoique succinctement, la participation des responsables ou des membres des mouvements d’Action catholique à Mai 68. Mais il s’agit là encore une fois de mouvements dépendants directement de l’épiscopat. On comprend que pour l’unité de son propos, il se soit limité à ce côté institutionnel. Il serait intéressant d’élargir l’enquête pour déterminer comment Mai 68 fut vécu par des œuvres catholiques « non mandatées » comme le fut, par exemple, l’Office international des œuvres de formation civique et d’action doctrinale selon le droit naturel et chrétien de Jean Ousset qui représentait alors une force non négligeable. Œuvre vouée à la lutte anti-révolutionnaire, aussi bien dans la société que dans l’Église, comment fut-elle affectée par Mai 68 et par la contestation intérieure dans l’Église ? Étrangement, l’Église de ce temps nous semble loin, aussi bien ses espoirs que dans une partie de ses folies. Pour beaucoup, nous en dépendons pourtant, même si comme le souligne Yves Chiron, Mai 68 ne constitue pas l’an I de la crise de l’Église en France. L’effondrement des ordinations sacerdotales est un bon indicateur des conséquences de ces années, même si les causes sont multiples et parfois plus anciennes. Par ailleurs, c’est dans cette période que se manifestent diverses réactions à la crise et que l’auteur présente rapidement en conclusion. [ Rédigé par Philippe Maxence le 22 juin 2018 ]
Le pire pour le futur !
5/5 Réinformation-tv
.----. Des comportements ambigus et des résistances très diverses Parmi les comportements ambigus figurent ceux du premier homme d’Eglise concerné en France, Monseigneur Marty, alors archevêque de Paris. Il a eu un comportement ambigu par excellence, hésitant, variable, refusant toute condamnation claire du mouvement de 1968. Tout au plus a-t-il condamné les violences dans les rues, renvoyant dos-à-dos forces de l’ordre et militants anarchistes et gauchistes. Il n’a adressé aucune mise en garde claire à ses fidèles parisiens. Il a visité des blessés, pour les réconforter, dans les hôpitaux, au milieu de la nuit ou au petit matin. Cette dernière action est certainement bonne, mais l’archevêque de Paris n’a nullement, comme le commandait son devoir le plus élémentaire, éclairé ses fidèles ou ses pasteurs. Tout au plus a-t-il condamné quelques extravagances de prêtres engagés dans le mouvement contestataire, ou des bricolages liturgiques ressemblant à des Messes avec la concélébration de pasteurs protestants ; encore faut-il relever qu’aucun prêtre ou fidèle y participant n’a été sévèrement mis en garde, ni a fortiori excommunié. A notre goût, Yves Chiron se conduit dans son livre presque un peu trop en avocat de Monseigneur Marty, qui n’a vraiment pas été à la hauteur du défi. A l’inverse, un modèle de résistance passive à cette occasion semble avoir été celle de l’abbé Lustiger – futur archevêque de Paris – qui, dans le désordre ambiant, a eu la sagesse de fermer son aumônerie à la Sorbonne, jusque-là espace d’échanges à la mode des années 1950-60. Face aux soviets étudiants agressifs et bruyants, il n’y avait aucun dialogue possible, avait-il jugé à juste titre. Par contre, il a maintenu ses messes, en choisissant délibérément à rebours des modes liturgiques du temps, des messes silencieuses, absolument pas participatives ; elles apaisaient les âmes, a-t-il reconnu dans ses Mémoires. Il est dommage que ce constat n’ait pas eu des suites de long terme. Enfin, parmi les autorités de l’Eglise, il y a eu en France fort peu de franche résistance. Pourtant, en opposition frontale à l’hédonisme de 1968, il y a tout de même eu l’encyclique absolument fondamentale, et évidemment toujours valable de nos jours, Humanae Vitae du pape Paul VI, du 25 juillet 1968. Paul VI, contre l’avis de la majorité de la commission consultative ad hoc, a en effet décidé de condamner les pratiques contraceptives artificielles. Les fidèles catholiques ne peuvent pas y avoir recours. Yves Chiron rappelle à juste titre que si l’encyclique a été très mal reçue par les progressistes, matérialistes ou teintés d’un vernis de christianisme, en Europe et en Amérique du Nord, elle a été plutôt bien reçue dans le tiers-monde, pourtant alors en pleine explosion démographique. Les populations du Sud et leurs pasteurs ont tenu au respect de leur dignité humaine avant tout, repoussant les recommandations malthusiennes des grandes instances internationales, en particulier onusiennes, promettant un progrès matériel en cas de suivi de leurs conseils amoraux. 1968 annonce effectivement le pire, dans la société comme l’Eglise Yves Chiron conclut son ouvrage en parlant de 1968 comme « l’An I de la crise de l’Eglise en France ». En effet, dans les années suivantes, les vocations, comme la pratique des fidèles, s’effondrent complètement. On ne peut que constater l’impasse du christianisme de gauche, qui a toujours suivi, sans les influencer en rien, les pires évolutions sociétales – en particulier de la destruction de la famille -, et vidé les églises et les séminaires. Quant aux expériences pratiques de la théologie de la libération en Amérique latine, elles ont été aussi des échecs : elles se retrouvent, mêlées à d’autres influences, au cœur des projets politiques actuels des gouvernements socialistes du Vénézuéla et du Nicaragua. Elles s’avèrent constituer de très nets échecs, dans tous les domaines, au point qu’aujourd’hui une population ruinée fuit par millions le Venezuela, pays pétrolier pourtant, ce qui en vient à déstabiliser aussi les pays voisins. [ Octave Thibault sur réinformation-tv le 3 septembre 2018 ]
Célébrer une kermesse anarchisante !
5/5 Réinformation-tv
.----. Les journalistes désinformateurs, dans les publications générales ou historiques, ainsi que de nombreux hommes politiques, à commencer par le président de la République Emmanuel Macron, ont tenu à célébrer le cinquantenaire des événements de mai 1968. Célébrer une kermesse anarchisante relève du reste du contresens sur l’essence de ce mouvement. S’il n’a pas eu de débouchés politiques immédiats, le mouvement contestataire, estudiantin, puis ouvrier, actif principalement de mars à mai 1968 en France, a réussi à imposer sur le long terme ses valeurs, ou plus exactement ses antivaleurs. En effet, depuis les années 1980, les valeurs élémentaires et essentielles qui constituent le fondement des sociétés, la Religion, la Patrie, la Famille – et le mariage – sont systématiquement tournées en dérision, ou retournés dans des sens absurdes comme le prétendu « mariage homosexuel ». Significativement les désordres estudiantins avaient débuté par la revendication centrale du meneur Daniel Cohn-Bendit à la faculté de Nanterre : le libre-accès des étudiants la nuit aux chambres des étudiantes ! Les catholiques ont été affectés par ces événements, et, à la marge, que ce soit en opposition ou soutien au mouvement révolutionnaire, en ont été acteurs. Il est important de l’étudier, car les conséquences en ont été importantes. L’historien Yves CHIRON propose une enquête historique sur les catholiques face à 1968 L’historien Yves Chiron, spécialiste compétent d’Histoire religieuse catholique, entend retracer, dans un ouvrage relativement court – moins de 300 pages -, à la portée du grand public curieux, l’attitude des catholiques face à ce mouvement contestataire de 1968. La logique aurait commandé une opposition frontale et totale des autorités ecclésiastiques comme des catholiques engagés dans la société, tant les valeurs fondamentales catholiques ou tout simplement humaines ont été systématiquement attaquées par ce mouvement. Or, force est de constater que curieusement, ceci n’a pas été le cas, pour le moins. Si l’Eglise, en tant qu’institution d’origine divine, ne peut jamais errer, les hommes d’Eglise peuvent eux se tromper, et a fortiori les simples fidèles. Yves Chiron développe particulièrement l’exemple français, qui est assurément le plus familier au lecteur. Mais il y a eu, dans le monde entier, des Etats-Unis au Japon, dans les pays dits développés et dans les autres, comme ceux d'Amérique latine, des contestations anarchisantes ou gauchisantes très semblables. Les hommes d’Eglise et les fidèles ont été largement inaudibles dans le vacarme de 1968. Aussi, leurs prises de position de cette époque sont-elles peu connues. Lorsque l’on pense les connaître, on les imagine en partant de quelques cas authentiques, systématiquement choisis parmi les pires, oscillant entre passivité et enthousiasme pour un mouvement pourtant manifestement opposé aux valeurs chrétiennes et humaines élémentaires. Yves Chiron veut rendre compte de la complexité passée des choix et des prises de position, sans nier les nombreux scandales des chrétiens les plus progressistes. Yves Chiron s’est livré à une enquête historique en relisant les journaux du temps, les mémoires des acteurs, ou en interrogeant les témoins encore vivants aujourd’hui ou du moins récemment. Beaucoup de catholiques progressistes se sont compromis avec le mouvement de 1968 L’année 1968 marque, pour l’Eglise universelle, le triomphe symbolique d’une doctrine novatrice au sein de l’Eglise, la théologie de la libération, au Synode de Medellín en 1968, en Colombie. Cette doctrine, élaborée en Europe dans les années 1950, ce que l’on oublie trop souvent, et diffusée en Amérique latine, de l’Argentine au Mexique, dans les années 1960, obtient presque une reconnaissance officielle des évêques d’Amérique latine à cette occasion. Or, elle confond perspectives spirituelles et temporelles, ne considérant que ces dernières, en invoquant au plus le Christ, et un Christ très déformé, à rapprocher du « sans-culotte Jésus » des Jacobins de 1793. Le Christ serait un révolutionnaire social en Palestine du premier siècle, prônant l’émancipation des pauvres ; il aurait été crucifié par des notables juifs, conservateurs de ce fait. Or, cette thèse est historiquement fausse. Elle repose sur la confusion entre pauvreté en esprit et pauvreté matérielle. L’Eglise a toujours encouragé les œuvres de charité envers les pauvres, mais jamais la révolution sociale, et prôné la pauvreté volontaire pour les âmes d’élites, en particulier les prêtres et religieux. En outre, ce que rappelle pertinemment Yves Chiron en un chapitre clair, ces partisans de la théologie de la libération ont été divisés entre partisans d’une interprétation pacifique, refusant toute violence physique, avec pour chef de file l’évêque brésilien alors très célèbre don Helder Camara, et ceux d’une violence révolutionnaire active, derrière le prêtre-guérillero colombien Camilo Torres. Cette doctrine, au moins pour sa composante violente, a été mollement condamnée sous Jean-Paul II au milieu des années 1980. L’actuel pape François s’avère proche, pour le moins, de la branche pacifiste de cette doctrine. En France, beaucoup de prêtres, religieux, séminaristes, ont multiplié les expériences, en se réclamant de Vatican II – en sollicitant fortement les textes au besoin -, en organisant des communautés nouvelles, confondant les états de vie, proposant des liturgies très libres, et « dialoguant avec le monde », ce qui a abouti dans les faits à une proximité avec l’extrême-gauche politique à la mode. Sans douter de la générosité ou de l’enthousiasme de beaucoup, Yves Chiron rappelle que le bilan n’a guère été positif, avec des abandons massifs d’études de séminaristes, ou pire, de sécularisations également massives de prêtres et religieux engagés dans ces démarches, au bout de quelques années. De nombreux exemples sont donnés, tous convergents. ( suite ... )