"On n'a pas coutume d'écrire ses Mémoires à trente ans", déclare Robert Brasillach dans son propos liminaire à Notre avant-guerre. Mais, lorsque l'on mourra cinq ans plus tard.
Rédigé pendant ses loisirs forcés des premiers mois sur la ligne Maginot - entre septembre 1939 et mai 1940 -, Notre avant-guerre est, en reprenant les mots qu'il emploiera pour Le Voleur d'étincelles, "un album d'images" d'avant la Deuxième Guerre mondiale ; il s'attache à la richesse et à la variété du Paris des années 1920 et 1930. Apparaissent dans le panorama nombre de personnalités, artistiques, littéraires et politiques, bien connues, ainsi que d'autres, qui le sont moins. Les événements majeurs sont commentés par un fin observateur, lucide, qui sait relever le trait saillant des choses. Il s'agit de l'histoire sociale, politique, voire spirituelle, d'un temps, qui, pour révolu qu'il soit, n'en paraît pas moins bien proche de notre époque, temps fertile en talents de toutes sortes, en idées et en crises. Ces mémoires constituent encore une source d'informations incomparable et incontournable pour ces temps critiques de l'histoire de la France, pour cette période qui n'a pas fini de peser son poids de conséquences sur la nôtre.
L'auteur raconte ses écoles (le lycée Louis-le-Grand et l'École normale supérieure des années 1920), son entrée dans le monde journalistique, son engagement politique (surtout à partir du 6 février 1934), ses voyages - en Belgique, en Italie, en Allemagne et en Espagne -, sur un mode pénétré de nostalgie pour ce qui est perçu comme voué à disparaître. Il admet volontiers que c'était un monde troublé, mais dans lequel lui et sa génération ont vécu ce qu'il appelle "notre jeunesse" selon "les biens les plus précieux" de cet âge : "la fantaisie, l'ironie, la bohème, l'insouciance du lendemain". Toutes ces "images" d'avant-guerre sont évoquées dans une prose lyrique, quasi poétique, qui ne manquera pas d'enchanter le lecteur d'aujourd'hui.
"À la fois livre de détente par les mille anecdotes savoureuses contées dans un style éblouissant, et livre d'histoire pour les années qu'il nous fait connaître, ce livre est à recommander."
- ISBN : 9782867145131
- Titre : Notre Avant-guerre - Mémoires
- Auteur : BRASILLACH (Robert)
- Editeur : PARDES (EDITIONS)
- Nb Pages : 472
- Présentation : Broché
- Epaisseur : 27
- Largeur : 150
- Hauteur : 210
- Poids : 0.63Kg
Robert BRASILLACH (1909 - 1945)
Écrivain , journaliste, né à Perpignan le 31 mars 1909. Issu d'une famille du Roussillon, son père, officier de l'armée coloniale, fut tué dans les combats de Kenifra, au Maroc, en 1914. Sa mère, remariée quatre ans plus tard, alla s'établir à Sens : c'est là que Robert Brasillach fit ses études secondaires. Puis il fut, au lycée Condorcet à Paris, l'élève d'André Bellessort, et à l'Ecole Normale Supérieure, le condisciple de Jacques Talagran (qui ne s'appelait pas encore Thierry-Maulnier), de Paul Guth et de Maurice Bardèche, son futur beau-frère. Il collabora très tôt à L'Action Française questions. Malgré les pétitions de ses confrères, dont beaucoup étaient ses adversaires politiques, le général De Gaulle rejetait le recours en grâce présent é par Jacques Isorni, et, le 6 février 1945 - date anniversaire de la fusillade de la place de la Concorde - à 9 h 38. le jeune écrivain tombait sous les balles d'un peloton de gardes mobiles au fort de Montrouge. Peu avant son exécution. il montrait dans ce poème son coeur déchir é par la folie ou la méchanceté des hommes :
Mon pays m'a fait mal par tous ses exilés,
Par ses cachots trop pleins, par ses enfants perdus,
Ses prisonniers parqués entre les barbelés,
Et tous ceux qui sont loin et qu'on ne connaît plus.
Mon pays m'a fait mal par ses villes en flammes,
Mal sous ses ennemis et mal sous ses alliés,
Mon pays m'a fait mal dans son corps et son âme,
Sous les carcans de fer dont il était lié.
Mon pays m'a fait mal par toute sa jeunesse
Sous des draps étrangers jetée aux quatre vents,
Perdant son jeune sang pour tenir les promesses
Dont ceux qui les faisaient restaient insouciants,
Mon pays m'a fait mal par ses fosses creusées
Par ses fusils levés à l'épaule des frères,
Et par ceux qui comptaient dans leurs mains méprisées
Le prix des reniements au plus juste salaire.
Mon pays m'a fait mal par ses fables d'esclave,
Par ses bourreaux d'hier et par ceux d'aujourd'hui,
Mon pays m'a fait mal par le sang qui le lave,
Mon pays me fait mal. Quand sera-t-il guéri ?
Robert Brasillach a laissé une oeuvre abondante et variée, dont la réédition constante depuis sa mort dit à quel point elle est goûtée du public de tous bords. Outre des essais sur Virgile , Corneille, une "Histoire du Cinéma" et une "Histoire de la guerre d'Espagne", ont été édités, entre autres : "Notre Avant-guerre", "Poèmes de Fresnes", "Lettre à un soldat de la classe 60 ", "Chénier", "La Conquérante", "Les Sept Couleurs", "Les quatre jeudis", "Domrémy", "Journal d'un homme occupé", "Six heures à perdre", "La Reine de Césarée".
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