Le général de Charette (1832-1911)

Loigny, 2 décembre 1870.
Il gèle à pierre fendre sur cette terre de Beauce. Malgré la situation désespérée d’une France envahie par les armées prussiennes, deux officiers gardent confiance en la Divine providence. Après tout, ils marchent dans les pas de Jeanne d’Arc.
Sonis et Charette sentent le poids de l’histoire sur leurs épaules. Il est maintenant trois heures de l’après-midi, une belle heure pour mourir pour la France sous l’étendard du Sacré-Cœur. Les 300 zouaves pontificaux ont reçu l’ordre de dégager les défenseurs enfermés à Loigny. Charette déploie ses hommes et ordonne la charge au cri improbable de Vive la France, vive Pie IX ! La scène est surréaliste.
S’il y a dans la mort une poésie, c’est l’empreinte qu’elle laisse sur le visage d’un homme vaillant, qu’elle soit venue le surprendre dans l’enivrement de la victoire ou dans la résignation du sacrifice, pense alors le colonel Athanase de Charette.
Petit-neveu du "roi de la Vendée" qui se déjouait si bien en son temps des armées républicaines, Athanase ne cède en rien à son célèbre aïeul, au contraire. C’est ce soldat de légende, ce chef au charisme incontesté, ce mystique à la foi chevillée au corps que nous fait découvrir Jacques de La Faye, pseudonyme de l’écrivain Marie de Sardent, dans cette biographie devenue depuis très longtemps introuvable.